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Près de 40% des jeunes montréalais pratiquent moins de 20 minutes de sport par jour. Ces derniers sont bien loin de satisfaire aux recommandations gouvernementales en termes d’activité physique, qui s’élèvent à 60 minutes de sport quotidien. Malgré ce constat, le nombre d’heures consacrées aux cours d’éducation physique et à la santé demeure bas.
Selon des données colligées dans le cadre du projet GO – Le secondaire s’active!, 18% des jeunes de la métropole parviennent à incorporer une heure de sport par jour. Avant la pandémie, ce chiffre s’élevait à 39%.
«On sait que les adolescents pratiquent beaucoup moins d'activités physiques que les enfants déjà en partant. Ça tend à diminuer avec l'âge», note Marie-Maude Dubuc, professeure adjointe au département des sciences de l'activité physique de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et spécialiste des pratiques favorables à la réussite éducative.
Au secondaire, le Ministère de l’Éducation recommande de consacrer 150 minutes sur un cycle de neuf jours aux cours d’éducation physique. Ce qui équivaut à 75 minutes par semaine.
C'est vraiment «très peu», convient Mme Dubuc. Durant cette période, des explications sont données, l’espace est parfois restreint et le professeur doit gérer une trentaine d’élèves, ce qui limite le véritable temps consacré au mouvement.
«S'il y en avait un peu plus au secondaire, ça aiderait beaucoup parce que c'est une période cruciale où il y a un abandon de la pratique d'activités physiques par beaucoup de jeunes», poursuit-elle.
Certaines actions ont été posées pour le gouvernement du Québec afin de favoriser l’activité physique chez les adolescents, notamment la mesure 15028. Implanté progressivement depuis l’automne 2019, le programme permet d’offrir gratuitement une heure de sport en parascolairett aux élèves du secondaire chaque jour.
Certains enjeux persistent toutefois, malgré cette offresupplémentaire. «Il faut faire une activité physique d'intensité modérée pour avoir les bienfaits», souligne David Bezeau, professeur adjoint à la Faculté des sciences de l’activité physique de l’Université de Sherbrooke et membre de la Chaire de recherche Kino-Québec sur l'adoption d'un mode de vie physiquement actif en contexte scolaire. Ses recherches indiquent que cette intensité n’est pas atteinte dans toutes les écoles.
Par ailleurs, les cours ne permettent pas toujours de développer les habiletés motrices des élèves. «On a la chance d'avoir des élèves qui doivent être actifs 60 minutes par jour. On devrait profiter de ces moments-là au lieu de juste les faire bouger», soutient-il.
Le professeur d’éducation physique et à la santé pourrait, par exemple, être sollicité afin de mettre en place des opportunités visant à développer les habiletés motrices chez l’élève.
«Ça aurait un impact super intéressant à l'âge adulte, croit M. Bezeau. Parce qu'en plus d'avoir les bienfaits sur la santé physique, on développerait en même temps ses habiletés motrices pour s'assurer que plus tard, il y a le goût de continuer à pratiquer l'activité physique», explique M. Bezeau.
Personne ne sera étonné: le sport et la santé vont main dans la main. La liste des bienfaits liés à un mode de vie actif est longue, mais la prédisposition aux apprentissages figure en tête de liste.
Même 20 minutes de mouvement d’intensité modérée à élevée fournissent des bienfaits immédiats, souligne M. Bezeau. «Les élèves vont être plus prédisposés aux apprentissages et ils vont avoir moins de comportements déviants pendant les deux heures qui suivent», explique-t-il.
L’importance de développer diverses habiletés lorsqu’on est jeune se ressent même après notre passage sur les bancs d’école. Le principal moteur de la pratique d’activité physique à l’âge adulte réside dans le sentiment d’efficacité personnelle. Une personne qui n’a pas de compétence en volleyball,par exemple, sera moins encline à participer à une partie entre amis.
«C'est vraiment des impacts à court terme pour l'apprentissage et la santé. À long terme, on s’assure qu’on a une population active», conclut M. Bezeau.