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«Nous les avons invités à fuir la zone de guerre ici. Ils travaillent ici maintenant.»
Le Congrès des Ukrainiens canadiens prévient que bon nombre des 300 000 Ukrainiens arrivés au Canada avec des visas d’urgence de trois ans sont maintenant confrontés à un avenir incertain, car leurs permis de séjour temporaire sont sur le point d’expirer.
Le directeur général de l'organisme, Ihor Michalchyshyn, a déclaré qu'il avait rencontré le ministre de l’Immigration, Marc Miller, la semaine dernière, pour qu'il demande à son ministère de renouveler automatiquement les visas pour trois autres années.
«Nous les avons invités à fuir la zone de guerre ici. Ils travaillent ici maintenant. Nous pensons qu’ils méritent une prolongation claire de cette invitation du Canada pour ne pas leur causer de problèmes avec leurs employeurs, des problèmes avec leurs soins de santé», a-t-il expliqué.
Mais M. Michalchyshyn a indiqué que M. Miller n’a montré aucun signe d’ouverture à cette idée. Le bureau du ministre a confirmé qu’un renouvellement systématique n’était pas envisagé.
Vendredi dernier, le ministre a déclaré aux journalistes que les Ukrainiens doivent demander une prolongation de permis de travail ou de visa d’étudiant s'ils souhaitent rester plus longtemps comme résidents temporaires.
«Je ne les renvoie pas en Ukraine tant et aussi longtemps que la guerre continue. On renouvelle les permis de travail et les permis pour rester, donc il n’y a rien à craindre là-dessus. Encore faut-il faire une demande pour renouveler son permis», a-t-il dit.
Selon son ministère, environ 106 000 documents de résident temporaire expirent en 2025.
La plupart des personnes touchées font partie des Ukrainiens qui ont fui au Canada dans le cadre du programme d'autorisation de voyage d'urgence Canada-Ukraine, lancé par le gouvernement fédéral quelques semaines après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022. Les Ukrainiens ont été acceptés dans le cadre de ce programme jusqu'en juillet 2023.
M. Michalchyshyn a affirmé que «ce groupe d'Ukrainiens au Canada a un statut temporaire très précaire» et qu'ils ne devraient pas avoir à passer par un processus de demande.
«J'entends tout le temps que la capacité d'obtenir des réponses de ce ministère est de moins en moins importante parce qu'il y a de grands manques de personnel et que les gens ne sont tout simplement pas en mesure d'obtenir des informations sur leur situation», a-t-il dit.
Il a ajouté que certaines personnes ne savent peut-être même pas qu'elles doivent présenter une demande et qu'elles manqueront la date limite.
Le bureau du ministre Miller a indiqué dans une déclaration envoyée par courriel que les 106 000 Ukrainiens auront 90 jours après la date limite pour «demander le rétablissement de leur statut de résident temporaire».
Le courriel précise que ceux dont les demandes sont refusées peuvent être admissibles à travailler sous un permis de travail sans statut, en raison d'une directive qui empêche l'Agence des services frontaliers du Canada d'expulser les Ukrainiens actuellement.
On ne sait pas combien de temps cette directive durera, mais le bureau de M. Miller a assuré qu'elle ne sera pas levée «tant que la situation dans leur pays ou leur région ne se sera pas stabilisée».
«Cependant, ceux qui ne sont pas autorisés à entrer au Canada pour des raisons de sécurité ou pour des motifs de criminalité, de violations au droit international ou de la personne, ou de crime organisé peuvent toujours être expulsés malgré la directive», précise la déclaration écrite.
Dans une lettre envoyée au Congrès des Ukrainiens canadiens, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador affirme qu’il appuie une prolongation automatique des visas d’urgence jusqu’au 31 mars 2028.
Vendredi dernier, le ministre Miller a également souligné que les Ukrainiens peuvent devenir résidents permanents dans le cadre du programme de regroupement familial. Les demandes pouvaient être présentées d'octobre 2023 à octobre 2024 par les membres de la famille élargie de citoyens canadiens et de résidents permanents, comme les grands-parents.
Le ministère a déclaré qu'à la fin du mois de décembre, environ 23 000 demandes avaient été reçues dans le cadre de ce programme, avec 367 demandes traitées, 341 approuvées et 26 refusées.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a également déclaré qu'en décembre dernier, environ 21 000 demandeurs d'accès à la résidence permanente utilisant d'autres méthodes étaient des Ukrainiens titulaires du visa d'urgence de trois ans.