Un investisseur en bitcoins achète un vol entier de SpaceX pour l'ultime aventure polaire

Chun Wang, un entrepreneur d'origine chinoise, s'est élancé en orbite depuis le centre spatial Kennedy de la NASA. La fusée Falcon de SpaceX s'est dirigée vers le sud au-dessus de l'Atlantique, plaçant les touristes de l'espace sur une trajectoire jamais empruntée auparavant en 64 ans de vols spatiaux humains.

Wang ne dira pas combien il a payé SpaceX d'Elon Musk pour cette ultime aventure polaire de 3 jours et demi.

La première étape de leur vol - de la Floride au pôle Sud - devait durer à peine une demi-heure. À partir de l'altitude visée de 430 kilomètres, leur capsule entièrement automatisée fera le tour du monde en environ 1 heure et demie, dont 46 minutes pour aller d'un pôle à l'autre.

Wang a déjà visité les régions polaires en personne et souhaite les observer depuis l'espace. Ce voyage a également pour but de «repousser les limites et de partager les connaissances», a-t-il déclaré avant le vol.

Désormais citoyen de Malte, il a emmené avec lui trois invités: le cinéaste norvégien Jannicke Mikkelsen, la chercheuse allemande en robotique Rabea Rogge et le guide polaire australien Eric Philips.

Mme Mikkelsen, première Norvégienne à se rendre dans l'espace, a déjà survolé les pôles, mais à une altitude beaucoup plus basse. Elle faisait partie de la mission record de 2019 qui a fait le tour du monde par les pôles à bord d'un jet Gulfstream pour célébrer le 50e anniversaire de l'alunissage de Neil Armstrong et Buzz Aldrin.

L'équipage prévoit deux douzaines d'expériences, dont la première radiographie humaine dans l'espace, et a emporté plus d'appareils photo que d'habitude pour documenter son voyage, baptisé Fram2, du nom d'un navire norvégien de recherche polaire datant de plus d'un siècle.

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Jusqu'à présent, aucun voyageur de l'espace ne s'était aventuré au-delà de 65 degrés de latitude nord et sud, juste à côté du cercle arctique et antarctique. La première femme dans l'espace, Valentina Tereshkova, de l'Union soviétique, a établi cette marque en 1963. Youri Gagarine, le premier homme dans l'espace, et d'autres cosmonautes pionniers s'en sont approchés, tout comme les astronautes des navettes de la NASA en 1990.

L'orbite polaire est idéale pour les satellites climatiques, les satellites de cartographie de la Terre et les satellites d'espionnage. En effet, un vaisseau spatial peut observer le monde entier chaque jour, en faisant le tour de la Terre d'un pôle à l'autre pendant qu'il tourne en dessous.

Geir Klover, directeur du musée Fram d'Oslo, en Norvège, où le navire polaire original est exposé, espère que ce voyage attirera davantage l'attention sur le changement climatique et la fonte des calottes polaires. Il a prêté à l'équipage un petit morceau du pont en bois du navire qui porte la signature d'Oscar Wisting, qui, avec Roald Amundsen au début des années 1900, a été le premier à atteindre les deux pôles.

M. Wang a soumis l'idée d'un vol polaire à SpaceX en 2023, deux ans après que l'entrepreneur technologique américain Jared Isaacman a effectué le premier de ses deux vols affrétés avec la société de M. Musk. Jared Isaacman est aujourd'hui en lice pour le poste le plus élevé de la NASA.

Kiko Dontchev, de SpaceX, a déclaré à la fin de la semaine dernière que l'entreprise affinait continuellement sa formation afin que des «personnes normales» sans formation aérospatiale traditionnelle puissent «sauter dans une capsule ... et rester calmes».

Wang et son équipage considèrent le vol polaire comme un camping sauvage et relèvent le défi.

«Les vols spatiaux deviennent de plus en plus courants et, honnêtement, j'en suis heureux», a déclaré M. Wang la semaine dernière par l'intermédiaire de X.

M. Wang a déclaré qu'il comptait ses vols depuis son premier vol en 2002, à bord d'avions, d'hélicoptères et de montgolfières, dans le but de visiter tous les pays. À ce jour, il en a visité plus de la moitié. Il s'est arrangé pour que le décollage marque son 1000e vol.