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«On espère que le milieu va se mobiliser et qu’en lançant les sous-verres, on parle davantage d’agression sexuelle.»
Le GHB, aussi connu comme la drogue du viol, est un psychotrope et un sédatif très puissant. Un organisme de Rimouski s’est donné la mission de distribuer des sous-verres capables de détecter la drogue et ainsi prévenir les agressions sexuelles.
Une personne qui soupçonne s’être fait intoxiquer au GHB n’a qu’à verser quelques gouttes de son breuvage sur le sous-verre. La pastille deviendra bleue si la drogue est détectée en seulement quelques secondes.
Seulement quelques gouttes sont nécessaires afin de déterminer la présence de GHB. Crédit photo: En tout C.A.S.
«C’est un test qui est seulement pour le GHB. Il y a d’autres substances qui peuvent être utilisées pour intoxiquer quelqu’un, principalement une femme.», a dit le directeur de l’organisme communautaire En tout C.A.S., Luc Jobin.
En tout C.A.S. effectue du travail de rue auprès des personnes de 12 à 30 ans dans la MRC Rimouski-Neigette.
Il est possible de vérifier l’état de son breuvage deux fois sur un même sous-verre en cas d’incertitude. La procédure est encore plus simple qu’un test COVID-19, ajoute M. Jobin. Une fois les deux pastilles utilisées, le sous-verre est à jeter.
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L’organisme ne prétend pas être un distributeur de sous-verres. L’objectif de cette initiative est plutôt de passer un message de prévention.
«Dans notre équipe de travail, on remarquait, dans les derniers mois et semaines, qu’il y avait plus d’intoxications», rapporte M. Jobin.
L’une des particularités du GHB est qu’il est inodore, incolore et sans saveur, et donc très difficile à repérer. De plus, le psychotrope disparait après environ huit heures dans le sang et 12 heures dans les urines, le rendant, encore une fois, difficile à détecter.
«On fait du travail de rue. On n’est pas équipé pour faire face aux problèmes sociaux auxquels on est confrontés, mais on est là pour sonner un cri d’alarme et pour s’organiser collectivement, souligne le directeur de l’organisme. On espère que le milieu va se mobiliser et qu’en lançant les sous-verres, on parle d’agression sexuelle».
De plus, la simple présence de ces sous-verres dans un bar pourrait avoir un effet dissuasif, selon M. Jobin.
L’organisme débute la distribution de 1000 sous-verres dans les bars de Rimouski cette semaine. Déjà, plusieurs propriétaires d’établissements de la région souhaitent participer à l’initiative.
«On est déjà rendu à quatre ou cinq bars, et à Rimouski il n’y en a pas 350. Ça commence à se parler», rapporte le directeur.
Les sous-verres sont produits par ALCO Prévention Canada qui est une entreprise située à Laval.