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La police de Kaboul a annoncé dimanche que l'ancienne députée afghane Mursal Nabizada et son garde du corps avaient été tués par balle par des inconnus.
Des députés des cinq partis représentés à Ottawa demandent au gouvernement canadien de secourir d'anciennes députées afghanes qui se trouvent toujours «piégées» à Kaboul.
La police de Kaboul a annoncé dimanche que l'ancienne députée afghane Mursal Nabizada et son garde du corps avaient été tués par balle par des inconnus.
Mme Nabizada faisait partie des rares femmes parlementaires restées dans la capitale afghane après la prise du pouvoir par les talibans en août 2021.
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«Nous condamnons le meurtre de Mursal Nabizada, une ancienne parlementaire afghane, qui s’est courageusement battue pour les droits des femmes et des filles», ont indiqué lundi les cabinets de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly et du ministre de l’Immigration Sean Fraser dans une déclaration conjointe.
«Les auteurs de ce crime horrible doivent être traduits en justice.»
La déclaration des ministres a précisé que Mme Nabizada «continuera d’être une source d’inspiration», mais s’est abstenue d’offrir une aide spécifique à ses compatriotes.
Pourtant, la déclaration rappelle que le gouvernement s’est engagé à faire venir 40 000 réfugiés afghans d’ici la fin de 2023, et les femmes qui étaient juges, défenseuses des droits de l’homme, journalistes, organisatrices communautaires et parlementaires en Afghanistan font partie des près de 30 000 qui ont déjà été réinstallées au Canada.
«Le Canada continuera de plaider en faveur d’un effort coordonné de la communauté internationale pour soutenir les femmes afghanes et les défenseurs des droits humains afghans et pour faire pression sur les talibans afin qu’ils respectent les droits humains», ont déclaré les cabinets des ministres.
«Nous continuerons de faire tout ce que nous pouvons pour accueillir les Afghans en toute sécurité et rapidement. Cela comprend la collaboration avec les députés de tous les partis pour faire avancer les efforts de notre nation et, plus particulièrement, pour amener plus de femmes leaders au Canada.»
Les six députés canadiens qui réclament plus d'action affirment dans une déclaration conjointe qu'ils ont travaillé de concert depuis octobre dernier pour faire venir au Canada «les neuf parlementaires afghanes encore piégées» dans leur pays — il en reste maintenant huit.
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Les députés canadiens, issus des cinq partis représentés aux Communes, estiment que la situation «devient plus dangereuse jour après jour» en Afghanistan et que les talibans, avec un «violent système d’apartheid», contrôlent désormais tous les aspects de la vie des femmes et des filles dans ce pays.
Les députés estiment que comme le Canada a participé aux efforts d’encouragement et de mentorat des femmes parlementaires en Afghanistan, il a maintenant la responsabilité morale d'aider ces femmes.
«Pour le bien de la vie de ces huit femmes, nous exhortons le gouvernement canadien à agir de toute urgence dans ce dossier et à prendre des mesures immédiates pour aider à ce que ces femmes soient mises en sécurité», écrivent les députés canadiens dans leur déclaration conjointe.
Le groupe comprend le député Alexis Brunelle-Duceppe du Bloc québécois, Elizabeth May du Parti vert, la néo-démocrate Heather McPherson, le conservateur Alex Ruff et les libéraux Marcus Powlowski et Leah Taylor Roy.
Dans leur déclaration conjointe, ils affirment que dans le régime des talibans, aucune femme n'est en sécurité en Afghanistan. «Mais c’est particulièrement vrai pour ces courageuses femmes parlementaires qui ont ouvert la voie vers l’accès à un espace public et civique pour les femmes et les filles sous le précédent gouvernement afghan.»
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Mursal Nabizada avait été élue en 2019 députée de Kaboul, fonction qu'elle a conservée jusqu'à la prise de pouvoir des talibans en août 2021.
Mme Nabizada avait été membre de la Commission parlementaire de la défense et elle a travaillé au sein d'une organisation non gouvernementale privée, l'Institut de recherche et de développement des ressources humaines.
Le chef de la police locale, Molvi Hamidullah Khalid, a déclaré en fin de semaine que des enquêtes sur sa mort étaient en cours. Il n'a pas répondu aux questions concernant le mobile possible de son assassinat.
Avec des informations de l'Associated Press