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Beaucoup de propriétaires et locataires se préparent à cette éventualité.
Dans une période où l’accessibilité au logement est des plus difficiles, de plus en plus de résidents des grands centres urbains canadiens envisagent de déménager vers des marchés immobiliers plus abordables, révèle un récent rapport de Royal LePage.
La moitié des répondants canadiens du sondage commandé par la firme auprès de Hill & Knowlton se sont dits ouverts face à cette éventualité, s’ils sont en mesure d’obtenir un nouvel emploi ou de travailler à distance dans leur régions respectives, soit Toronto, Montréal et Vancouver.
Cette idée est plus populaire chez les locataires (60%), mais demeure une éventualité considérée par beaucoup de propriétaires (45%).
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À 54%, les Montréalais sont plus ouverts à déménager que leurs homologues des autres grandes villes canadiennes. Leur destination de choix serait Québec (29%), suivie de Sherbrooke (15%) et de Trois-Rivières (12%).
En plus du prix des logements, le coût moindre de la vie, le fait d’être plus proche de la nature et la possibilité d’avoir un mode de vie «plus détendu» entrent en ligne de compte dans cette prise de position rendue possible par l’avènement du télétravail.
«Les possibilités de travail à distance sont devenues permanentes après la pandémie, ce qui continue à permettre aux travailleurs de nombreux secteurs de chercher un logement qui correspond à leur budget, sans se soucier de la proximité de leur bureau.»
Si la tendance semble être populaire, est-elle pour autant viable? Pas forcément, selon un courtier immobilier chez Royal LePage dans la région de Montréal, pour qui ce mouvement ne fait que déplacer le problème.
«Les gens, en se déplaçant et en allant acheter dans des secteurs moins chers, vont faire augmenter les prix dans ces régions», avance Marc Lefrançois. «De façon globale, c'est sûr que le problème au Canada, la seule façon dont il peut être réglé, c'est en construisant beaucoup plus de logements. Tant qu'on est pas dans un équilibre entre le besoin de logement et l'offre de propriétés, le marché va être à la hausse.»
Cette tendance ne viendrait donc que déplacer le problème à court terme.
Dans son rapport, Royal LePage dévoile également quelles sont les villes les plus abordables au Canada. La Belle Province fait belle figure, alors que quatre municipalités se retrouvent dans son classement.
C’est Thunder Bay, en Ontario, qui remporte la palme d’or, avec un indice d’abordabilité de 22,2%. Saint John au Nouveau-Brunswick, Red Deer en Alberta, Trois-Rivières au Québec et Edmonton en Alberta complètent le top 5.
Au Québec, Trois-Rivières serait donc la ville la plus abordable, alors que d’après les calculs de Royal LePage, 28,5% du revenu mensuel d'un ménage dans la région serait nécessaire pour honorer un paiement hypothécaire. Québec, Sherbrooke et Gatineau suivent ensuite dans la province, et se classent respectivement huitième, neuvième et 15e au pays.
Selon Dominic St-Pierre, vice-président sénior, développement des affaires, Royal LePage, il n’est pas surprenant de retrouver quatre villes québécoises dans ce classement.
«Le Québec est la province ayant connu l’un des plus faibles taux d’immigration et de migration interprovinciale, dû en partie à son statut de minorité linguistique et à ses politiques en la matière, ce qui se traduit par une croissance moins importante de la démographie, et conséquemment, de la demande immobilière», relève-t-il.
Le Québec faisant face à une immigration plus basse que des provinces comme l'Ontario ou la Colombie-Britannique, il se retrouve donc avec une pression moindre sur son parc immobilier. «Ça sauve un peu la donne au Québec, ça le rend un petit peu plus abordable. On a une pression, il faudrait construire beaucoup plus de logements, mais on a pas la même pression que Toronto ou Vancouver», ajoute M. Lefrançois.
D’après M. St-Pierre, en plus de l’abordabilité de ses propriétés, la tranquillité, l’absence de bouchons de circulation et le marché de l’emploi florissant de Trois-Rivières contribuent à sa popularité.
Pour mener à bien ce palmarès, Royal LePage a calculé le pourcentage de revenu requis pour un versement hypothécaire mensuel en se basant sur les données provinciales sur le revenu médian total des ménages ainsi que les prix de l’agrégat des propriétés à l’échelle de la ville. Le calcul de l'hypothèque est basé sur un prêt à terme fixe de trois ans au taux de 5,71 %, amorti sur 25 ans avec une mise de fonds de 20 %.