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«L'organisation travaille de façon continue à modifier et améliorer ses méthodes de travail et la formation de ses membres.»
La Sûreté du Québec (SQ) dit avoir pris connaissance des recommandations dressées dans le rapport rendu publique lundi à la suite du décès de la sergente Maureen Breau et de son assaillant. D'ailleurs, des mesures sont déjà en place pour protéger davantage les policiers en service depuis les événements, a-t-on affirmé lors d'un point de presse mardi.
«Parmi les actions, notons que la formation Réponse à un état mental perturbé est maintenant offerte à tous les nouveaux policiers dès leur embauche», a précisé l’inspecteur-chef Patrice Cardinal, directeur des communications et des relations internationales.
Actuellement, 63% des membres de la Grande fonction de la surveillance du territoire ont été formés, a-t-il ajouté lors du point de presse. «Ce n’est pas un enjeu d'effectif à proprement dit avec les policiers et la technologie qu'on a. C'est la capacité et le temps de se le donner et le temps», a-t-il dit. «On voulait accélérer la formation et on a nommé 10 formateurs supplémentaires.»
De plus, le corps policier affirme continuer d'améliorer ses lieux de formation dans la province et de bonifier la formation Maintien des compétences en intervention policière. Parmi ses 38 recommandations, Me Kamel avait notamment suggéré la mise en place de deux centres de formation multidisciplinaire principaux et au moins six centres satellites pour les MRC éloignées dédiés aux policiers de la SQ.
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Selon la SQ, ces mesures répondraient déjà aux recommandations de Me Géhane Kamel, qui avait dénoncé le manque de communication flagrant entre les différents intervenants et le manque de formation en continu dans ses conclusions. La coroner, qui était également présent lors du point de presse mardi, avait notamment conseillé de former davantage les policiers et les professionnels de la santé afin de mieux répondre et intervenir par rapport à ce type d'événement.
«De manière rétrospective, il est navrant de constater autant de ressources autour d’un même individu et si peu de communication concertée entre les divers intervenants au fil des années. Ce travail en silo est en fait la trame de fond de tout l’historique qui a entouré la prise en charge de M. Brouillard Lessard et qui a contribué à son décès et au décès de Mme Breau», avait-elle écrit dans son rapport d'une centaine de pages.
Pour le président de l'Association des policières et policiers provinciaux du Québec, il y a urgence d'agir et d'apppliquer les recommandations. «Au gouvernement, ça ne doit pas aller», a lâché Jacques Painchaud à Noovo Info. «Voir un nombre pareil de recommandations visant tous les organismes et ministères, on a un vrai problème de sécurité publique avec les enjeux de santé mentale.»
En mars 2023, la sergente Maureen Breau a été poignardée à mort avec un couteau de cuisine par Isaac Brouillard Lessard, un homme qui éprouvait des problèmes de santé mentale, lors d'une intervention policière à Louiseville. Les policiers avaient été dépêchés à l'appartement du suspect, qui aurait proféré des menaces et violé ses conditions de probation.
Au moment des faits, un autre policier a été grièvement blessé lors de l'agression. Il a souffert d'une fracture du crâne et d'un coup de couteau à la tête. Deux policiers de la SQ ont tiré à 19 reprises sur l'homme de 35 ans et 11 balles l'ont atteint, a témoigné lundi un pathologiste. Il est mort près de la porte d'entrée de son appartement. La sergente Breau, quant à elle, a été transportée à l'hôpital, où son décès a été constaté peu après 23 h ce soir-là.
D'ailleurs, la coroner avait souligné aussi dans son rapport l'importance du projet de loi «Maureen Breau», qui a été déposé au printemps dernier, en le qualifiant de «prometteur». Québec compte déployer 20 nouveaux «agents de liaison» afin d'assurer un meilleur suivi des personnes jugées non criminellement responsables pour cause de troubles mentaux.
Plus de 67 témoins, dont des policiers de la Sûreté du Québec, les parents de Breau, les parents de Brouillard Lessard, ont été entendus au cours de cette enquête publique, qui a débuté en février dernier. Avec ses recommandations, la coroner espère que cela permettra un réel changement dans la société afin de protéger la vie humaine et honorer la mémoire de la policière décédée.
Avec des informations de Noovo Info et de La Presse canadienne