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Société

De Montréal au chemin Roxham, des groupes marchent en solidarité avec les demandeurs d'asile

Une coalition de groupes communautaires, des bénévoles et des citoyens parcourront un total de 73 kilomètres à pied pendant trois jours.

Une coalition de groupes communautaires, des bénévoles et des citoyens parcourront un total de 73 kilomètres à pied pendant trois jours.
Une coalition de groupes communautaires, des bénévoles et des citoyens parcourront un total de 73 kilomètres à pied pendant trois jours.
/ Noovo Info

Une coalition de groupes communautaires, des bénévoles et des citoyens ont entamé une marche de Montréal jusqu’au chemin Roxham, situé près de Saint-Bernard-de-Lacolle, pour montrer leur solidarité aux demandeurs d'asile. Et même si la Cour suprême a confirmé vendredi que l'Entente sur les tiers pays sûrs est constitutionnelle, ils sont plus motivés que jamais.

Un rassemblement a eu lieu samedi matin à la Place Charles de Gaulle, à Montréal, où s'est donné le coup d'envoi de la marche. Les participants parcourront un total de 73 kilomètres à pied pendant trois jours.

La Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) affirme qu'environ 70 personnes étaient présentes sur le lieu de départ. Noovo Info n'a pas été en mesure de vérifier le nombre de participants.

Une deuxième manifestation et une conférence de presse sont prévues le 19 juin sur le lieu d'arrivée au chemin Roxham.

«C'est un message symbolique. Moi je vois tous les jours des personnes qui ont marché pendant des semaines, voire des mois, pour réussir à arriver vers l'Amérique du Nord, parce qu'ils vivaient du danger dans leur pays d'origine»
-Maryse Poisson, directrice des initiatives sociales au Collectif Bienvenue

Cette mobilisation vise, entre autres, à dénoncer l’élargissement de l’Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) et la fermeture de la frontière aux demandeurs d’asile. Cela a également pour but de sensibiliser la population et les gouvernements sur le parcours et les difficultés rencontrées par les demandeurs d’asile.

«Le Canada a des obligations internationales envers les personnes en quête de protection.»
-Coalition de groupes communautaires engagés dans la défense des droits

De nombreux organismes du milieu communautaire ont déploré cette décision, estimant que le chemin Roxham était devenu «un symbole pour des milliers de personnes pour qui l'espoir était autrement refusé».

«On est complètement contre cette fermeture-là, c'est, selon nous, une violation du droit international et de nos engagements, comme pays, à protéger des personnes qui ont besoin de protection. On pense que ça laisse énormément de personnes vulnérables dans des situations très difficiles à faire face à la déportation ou à la détention aux États-Unis», a soutenu la directrice des initiatives sociales au Collectif Bienvenue, Maryse Poisson.

Une dizaine de groupes, incluant Amnistie Internationale Canada francophone, demandent ainsi le retrait du Canada de l'entente conclue avec les États-Unis.

«Les signataires demandent au gouvernement fédéral de se retirer de l’ETPS et de permettre aux demandeurs d’asile de chercher une protection à nos frontières, de manière sûre, ordonnée et digne», dit-on par voie de communiqué. 

La coalition de groupes communautaires formée de la TCRI, du Collectif Bienvenue et du Foyer du Monde soutient que le Canada doit offrir une protection aux demandeurs d'asile qui en font la demande à la frontière et ce, peut importe par la voie par laquelle ils sont entrés, selon la Convention relative au statut des réfugiés de l’ONU.

«Au lieu d’attendre le jugement de la Cour suprême, le gouvernement canadien est allé de l’avant avec cet élargissement aux impacts dévastateurs et potentiellement mortels [...] Le jugement de la Cour suprême, même s’il n’invalide pas l’entente, reconnaît le risque de violation des droits humains des réfugiées aux États-Unis. De plus, elle ne se prononce pas sur la constitutionnalité de l’entente elle-même. La Cour suprême appuie sa décision sur les soupapes de sécurité prévues par la loi. Or, ces soupapes ne sont pas mises en oeuvre en pratique», fait-on savoir par voie de communiqué.

La Cour suprême a plutôt renvoyé cette question à la Cour fédérale, puisqu'elle estime qu'il ne revient pas à elle de rendre une décision, dans le contexte où les tribunaux inférieurs n'ont pas examiné le dossier sous cet angle.

Les contestations judiciaires entourant l'entente ne sont pas terminées, assurent les organismes, qui martèlent qu'ils vont poursuivre leur mission pour «attirer l'attention sur la crise humanitaire à laquelle les personnes en demande d'asile sont confrontées si des mesures immédiates ne sont pas prises pour mettre fin à l'ETPS».

«C'est une question qui est politique pour savoir si la population canadienne veut ce type de régime où l'on ferme nos frontières d'une façon inégalée et hermétique à des personnes qui ont besoin de protection. Ce n'est pas seulement à nos tribunaux de répondre à cette question, c'est aussi à la population», a lancé Mme Poisson.

«On est capable d'accueillir ces personnes-là, on est capable de les intégrer. Ce sont des personnes qui deviennent nos préposés aux bénéficiaires, qui vivent parmi nous, qui intègrent la société et qui sont des personnes extraordinaires.»

La coalition regroupe: Action Réfugiés Montréal, Amnistie Internationale Canada francophone, Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal, Créons des ponts // Bridges Not Borders, Clinique pour la justice migrante, Collectif Bienvenue // Welcome Collective, Foyer du Monde, Le Pont, Ligue des droits et libertés, Mission communautaire de Montréal, Mouvement contre le viol et l’inceste, The Refugee Centre (TRC), Service jésuite des réfugiés Canada et la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI).

**Note de la rédaction: La version originale de cet article indiquait que le TCRI a organisé la marche, alors que ce sont les organismes faisant partie de la coalition qui l'ont fait. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.

Avec les informations de La Presse canadienne