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Un sondage réalisé en mars par la firme Léger indiquait que 67% des répondants canadiens affichaient une indifférence au roi. Seulement 12 % disaient que c'était une bonne nouvelle que Charles III soit désormais le roi.
Si Charles III souhaite jouer un rôle plus actif, il a beaucoup de travail à accomplir s'il veut gagner la confiance de ses sujets canadiens, selon des experts.
Par exemple, un sondage réalisé en mars par la firme Léger indiquait que 67% des répondants canadiens affichaient une indifférence au roi. Seulement 12 % disaient que c'était une bonne nouvelle que Charles III soit désormais le roi.
À peine 13 % des personnes interrogées ont déclaré ressentir un attachement personnel à la monarchie, contre 81 % qui n'en ont pas. Pour plus de la moitié des répondants (56%), le moment était venu pour le Canada de reconsidérer ses liens avec la monarchie.
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L'historienne Carolyn Harris dit que les Canadiens sont demeurés attachés à la reine Elizabeth II jusqu'à sa mort survenue le 8 septembre dernier. Pour eux, elle représentait un symbole de stabilité. Charles, lui, n'a pas été épargné par la controverse, notamment sa tumultueuse rupture avec sa première femme Diana. Plus récemment, les tensions se sont exacerbées avec son plus jeune fils Harry lors de la publication de l'autobiographie du prince.
Mme Harris rappelle que Charles et son actuelle femme Camilla, ont toujours été bien accueillis au Canada, notamment lors de leur dernier séjour en mai 2022 qui les avait amenés à Terre-Neuve, à Ottawa et dans les Territoire-du-Nord-Ouest. Toutefois, la volonté du nouveau monarque d'amincir la monarchie en réduisant son personnel signifie des visites moins fréquentes et plus courtes.
Selon Nathan Tidridge, l'auteur d'un livre sur la monarchie constitutionnelle au Canada et vice-président de l'Institut d'études sur la Couronne au Canada, la capacité de Charles III d'établir des liens avec ses sujets canadiens dépendra du gouvernement fédéral.
Il soutient que le gardien de la monarchie au pays, c'est le cabinet du premier ministre.
En vertu des règles constitutionnelles canadiennes, le souverain ne peut agir que sous les conseils d'un représentant élu. Cela signifie qu'il ne peut pas venir au Canada ou lancer une initiative, comme l'envoi d'excuses aux peuples autochtones pour les traitements infligés par la Couronne, sans l'approbation du cabinet du premier ministre.
M. Tidridge et Mme Harris disent constater que le couronnement de Charles III ne semble pas représenter une priorité pour le gouvernement fédéral. À moins de deux semaines de la cérémonie, Ottawa n'a pas encore annoncé la composition de sa délégation à Londres ni s'il prévoyait organiser des cérémonies en sol canadien. De toute façon, il n'y a pas un engouement profond au pays.
Le premier croit que cela reflète une volonté d'éviter des discussions épineuses sur le rôle joué par la Couronne britannique dans le colonialisme et l'impérialisme.
«La chose la plus facile à faire est de ne pas avoir de discussion du tout et espérer que cela va passer. Je pense honnêtement que c'est la politique qui est suivie présentement.», dit M. Tidridge.
Il se dit fermement persuadé que Charles III peut établir des liens avec les Canadiens si on lui en donne la chance. Il croit qu'un plus long séjour permettrait aux Canadiens de constater que leur nouveau souverain partage leurs valeurs, notamment l'environnement, la préservation et la collaboration avec les peuples autochtones.
«Si quelqu'un peut faire écho à ces valeurs que le Canada défend, c'est bien le roi Charles», souligne M. Tidridge.