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Société

«Situation historique»: plus de 34 000 personnes ont recours à l’aide alimentaire en Mauricie et au Centre-du-Québec

Selon le président du conseil d’administration, Jean Pellerin, le recours à l'aide alimentation a augmenté de 10% par rapport à 2022 et de 37% par rapport à 2019 dans la région.

/ Noovo Info

Un total de 34 928 personnes, incluant 10 828 enfants, ont recours à l’aide alimentaire chaque mois en Mauricie et au Centre-du-Québec. C'est ce qu'ont révélé Moisson Mauricie / Centre-du-Québec et Les Banques alimentaires du Québec (BAQ) dans le Bilan-Faim 2023

Selon le président du conseil d’administration, Jean Pellerin, le recours à l'aide alimentation a augmenté de 10% par rapport à 2022 et de 37% par rapport à 2019 dans la région.

«C’est une hausse importante et cela démontre la nécessité du travail de Moisson MCDQ et celui des 70 organismes membres pour aider les personnes en situation de vulnérabilité à se nourrir», a-t-il fait savoir par voie de communiqué. «Il s’agit d’une situation historique!»

En effet, les banques alimentaires du Québec connaissent un achalandage sans précédent dans un contexte de forte inflation alimentaire. Le nombre de personnes qu'elles aident a bondi de 30% en seulement un an, selon le Bilan-Faim 2023.

«Notre réseau fait face à une demande sans précédent. L’insécurité alimentaire atteint des sommets en Mauricie et au Centre-du-Québec alors que le contexte économique préoccupant laisse envisager des jours encore plus difficiles», a mentionné Gaël Chantrel, directeur général de Moisson MCDQ.

Aussi, le nombre de paniers de provisions, pour sa part, a doublé en quatre ans, passant de 345 000 à 682 000. Alors que la demande ne cesse d'augmenter, Moisson MCDQ et d'autres organismes membres ont remarqué une diminution de denrées par les sources d’approvisionnement usuelles en 2023. Et cela aménerait plus de pression sur le réseau.

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«Notre réseau fait tout ce qu’il peut pour répondre à la demande et aider les personnes dans le besoin. En plus d’avoir, au fil du temps, bâti un réseau efficace, nous avons mis en place des initiatives en collaboration avec plusieurs partenaires pour être en mesure d’accroître le volume de denrées que nous distribuons. Malheureusement, ce n’est pas suffisant pour venir en aide à celles et ceux qui en ont besoin», a précisé M. Chantrel. 

C'est pourquoi le réseau des banques alimentaires provincial réclame d’une aide financière d’urgence de la part du gouvernement du Québec.

«Notre réseau travaille fort pour répondre à la demande et pallier les trous dans le filet social, mais il faut davantage d’actions pour avoir un impact durable dans la lutte contre la faim au Québec. Cela doit passer par l’implantation de politiques ambitieuses de lutte contre la pauvreté», a ajouté M. Chantrel.

Portrait divers des ménages dans le besoin

D'ailleurs, Moisson MCDQ constate que le portait des personnes qui ont recours aux services d’aide alimentaire continue à se diversifier depuis quelques années, en particulier avec le contexte économique actuel.

Les adultes vivant seuls représentent 55,9% des personnes ayant recours à l'aide alimentaire, soit 18,5% de plus que la moyenne provinciale. «Cela témoigne de la difficulté rencontrée pour couvrir tous les frais avec une seule source de revenus. L’augmentation des différents coûts de logement et de la nourriture amène une pression supplémentaire sur elles», a souligné M. Pellerin.

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Les 29,5% des ménages ayant recours aux services sont des familles avec des enfants. De ce nombre, 15,4% sont des ménages monoparentaux et 14,1% sont des ménages biparentaux.

Le nombre de ménages en emploi ou prestataire d’assurance-emploi a augmenté de 2,9% en 2023, soit ils représentent 16,3% des ménages aidés. Le nombre de personnes ayant la pension de vieillesse ou une rente de retraite comme revenu a aussi augmenté de 0,5 % en 2023, ce qui représente 11,6% des ménages aidés.

Avec des informations de Stéphane Rolland de La Presse canadienne.