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La vidéo a été vue plus d'un million de fois en seulement deux jours.
Un compte TikTok a utilisé l'intelligence artificielle (IA) pour réincarner Cédrika Provencher. Dans une vidéo publiée par le compte Histoires Vivantes, le simulacre de la jeune fille enlevée à Trois-Rivières en 2007 raconte sa disparition en détail.
Mais ce n'est là qu'un exemple de ce que ce compte a publié...
Ce TikTok recrée en réalité virtuelle de nombreuses personnalités décédées à travers le monde, dont John Lennon, George Floyd, Johnny Hallyday ou Diego Maradona. En ce qui concerne le Québec, le compte a aussi réincarné la fillette martyre de Granby, dont le père vient de se faire refuser la libération conditionnelle. Elles racontent l'histoire de leur mort comme s'ils étaient encore en vie.
Le 31 juillet 2007, Cédrika Provencher a été enlevée en Mauricie. L'événement avait plongé le Québec dans une course effrénée pour la retrouver. Il aura fallu huit longues années avant que ses ossements soient enfin identifiés en bordure d'une voie de desserte de l'autoroute 40. Malgré la découverte, le mystère sur ce qui lui est véritablement arrivé demeure, encore aujourd'hui, entier.
Quinze ans après la disparition de sa petite-fille Cédrika, c’est dans «l’espoir d’aider» que Henri Provencher a pris la décision de publier un livre autobiographique relatant les événements qui ont suivi.
La vidéo d'Histoires vivantes a été vue plus d'un million de fois en seulement deux jours sur TikTok.
Ce genre de vidéo peut faire sourciller, à l'heure où le Québec se questionne sur l'utilisation éthique de l'IA.
Interrogé par Noovo Info le chercheur en éthique de l’intelligence artificielle, Martin Gibert, se demande si cette vidéo fait du tort aux proches des victimes, et ce, même si l’objectif derrière ces vidéos est probablement «neutre ou noble».
«Ils n’ont pas forcément envie de voir un fantôme d’une certaine façon, un revenant. Mais ce n’est pas mal de rappeler ce qui s’est passé», a-t-il lancé en entrevue, jeudi.
M. Gibert ajoute que les histoires de faits divers «nous ont habitué au mauvais goût».
«Ce n’est pas quelque chose de si nouveau, mais là ce mauvais goût en 3D est bien fait.»
Voyez le reportage de Milik Bélanger-Sévigny dans la vidéo.
L'Institut québécois d'intelligence artificielle (MILA) s'est vu attribuer 21 millions $ à la mi-avril par le gouvernement Legault afin qu'il continue à développer son réseau de recherche universitaire en plus de mettre un accent sur les formations en IA pour attirer des talents au Québec.
C'est ce qu'a annoncé le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, qui soutient que «le développement d’une IA responsable est essentiel pour assurer son acceptabilité et son intégration en entreprise.»
Mais qu’est-ce qu’une IA responsable? Et si on pousse la note encore plus loin: qu’est-ce qu’une IA éthique?
Il s’agit notamment de savoir «comment le modèle va servir et ça tient compte, par exemple, des biais [...], des usages et de comment ça pourrait affecter positivement ou négativement la vie des gens», a déjà expliqué la présidente et cheffe de la direction de MILA, Valerie Pisano, en entrevue avec la cheffe d’antenne Marie-Christine Bergeron, au bulletin Noovo Le Fil 17.
À VOIR | Qu'est-ce que de l'IA éthique?
Ce printemps, plusieurs personnalités reconnues dans le monde des technologies, tel qu’Elon Musk, président-directeur général de SpaceX, Tesla et Twitter, ainsi que Steve Wozniak, le cofondateur d’Apple, on lancé un appel afin de freiner le développement des systèmes d’IA.
Cet appel prend la forme d’une lettre ouverte totalisant plus de 1000 signatures d’entrepreneurs et d’académiciens en développement technologique, notamment le fondateur de Mila et professeur à l'Université de Montréal, Yoshua Bengio, mais aussi de citoyens qui se sentent concernés par cet enjeu.
Avec la collaboration de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de l'information de La Presse canadienne.