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Son ancien attaché de presse de 1989 à 1992, Gilbert Lavoie, évoque la «grande mémoire» qui caractérisait l'homme dont le décès a été annoncé jeudi. Il s'est éteint à l'âge de 84 ans.
La capacité de Brian Mulroney à tisser des liens avec quiconque aura été l'une des grandes forces du 18e premier ministre du Canada, notent deux personnes qui l'ont côtoyé à des moments différents de sa vie.
Son ancien attaché de presse de 1989 à 1992, Gilbert Lavoie, évoque la «grande mémoire» qui caractérisait l'homme dont le décès a été annoncé jeudi. Il s'est éteint à l'âge de 84 ans.
«Lorsqu'il rencontrait les gens, M. Mulroney les regardait droit dans les yeux et c'était toujours; "Salut mon Pierre!" "Salut mon Robert!" "Salut mon John!" Il reconnaissait les gens qu'il avait déjà croisés dans le passé. Il prenait des nouvelles de la famille», témoigne M. Lavoie, qui a aussi été chroniqueur et journaliste.
Il appliquait cette même chaleur humaine à l'intérieur de son caucus du Parti progressiste-conservateur. «C'est pour ça que ses députés ne l'ont pas lâché dans le deuxième mandat lorsque ça allait très mal dans les sondages. Il s'occupait de ses députés (...) Il se montrait intéressé par les gens qu'il rencontrait, c'était ça sa force», ajoute M. Lavoie en entrevue.
Le juge à la retraite de la Cour d'appel du Québec, Paul-Arthur Gendreau, se souvient aussi de l'entregent de M. Mulroney.
M. Gendreau a d'abord connu le «p’tit gars de Baie-Comeau» sur les bancs de la faculté de droit de l'Université Laval au début des années 1960. «On sentait chez Brian une grande intelligence, une capacité à exprimer son point de vue et à créer sa pensée», se remémore-t-il.
Les deux hommes se sont ensuite côtoyés à la Commission Cliche sur les libertés syndicales dans l’industrie de la construction au milieu des années 1970, alors que M. Mulroney était l'un des trois commissaires et M. Gendreau, procureur.
«Il avait une bonne connaissance et un sens assez aigu des relations de travail (...) M. Mulroney était capable de se rapprocher de ses adversaires», se rappelle M. Gendreau.
Selon Gilbert Lavoie, la «plus grande qualité» de M. Mulroney reste «sa capacité à se passionner pour des sujets en particulier et d'aller jusqu'au bout de sa démarche».
Sa «grande passion» a été l'Accord du lac Meech, souligne-t-il. «Même si Meech a été un échec, je pense qu'à certains égards, on peut dire que c'est son héritage. Dans le sens qu'il a démontré autant aux Québécois qu'au reste du Canada que ça valait la peine de faire des efforts pour tenter de rapprocher les deux peuples fondateurs.»
Sur le plan international, l'un de ses héritages a été son rôle pour mettre fin à l'apartheid en Afrique du Sud et permettre la libération de Nelson Mandela, mentionne M. Lavoie.
«Encore là, c'était une bataille qui allait chercher l'émotion. Et c'est pour ça qu'il y a mis autant d'efforts», affirme-t-il.