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«Tout ça ensemble fait en sorte que nous comme consommateurs et indépendants, on paye le prix des conséquences.»
«Le pire est à venir et, pour beaucoup, 2023 aura l’effet d’une récession», a lancé le chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Gourinchas, mardi.
Alors que le risque d’une récession a de quoi inquiéter plusieurs personnes, le chroniqueur économique Pierre-Yves McSween a expliqué comment l’économie mondiale affectera les Québécois dans les prochains mois.
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«Si on augmente les taux d’intérêt et qu’il y a l’inflation en même temps, notre capacité ou notre revenu disponible est inférieur. Donc, ça amène une échelle de dégringolades de conséquences», a-t-il lancé, jeudi, en entrevue au bulletin Noovo Le Fil 17.
Selon le comptable professionnel agréé, la pandémie de COVID-19, le conflit en Ukraine ainsi que la hausse du haut d’intérêt des banques centrales auront un énorme impact sur les portefeuilles des personnes déjà endettées, qui vont se retrouver «avec des paiements mensuels plus élevés».
«Tout ça ensemble fait en sorte que nous comme consommateurs et indépendants, on paye le prix des conséquences, c’est-à-dire voir nos coûts augmenter et que nos ressources ne sont pas là», souligne-t-il.
«Je donne un exemple, si votre taux hypothécaire est passé de 2% à 5%, ben sur une hypothèque de 500 000$, vous payez 15 000$ d’intérêts de plus par année. Donc, tout ça vient s’ajouter à l’ensemble des problèmes», a-t-il ajouté.
M. McSween prédit également que les personnes n’ayant toujours pas de stabilité financière se retrouveront «avec un peu moins de capacité de paiement et une capacité de revenus pas très élevée».
Cette potentielle récession n’aura pas les mêmes effets pour tout le monde, a indiqué le chroniqueur économique, alors que les nouvelles entreprises et les entreprises à maturité ne seront pas affectées de la même manière.
«Prenez deux cabinets de dentiste par exemple. Vous avez un cabinet où les infrastructures sont payées, que le loyer est bien négocié, que vous avez des améliorations locatives payées et de l’autre côté vous avez un dentiste qui sort de l’école, qui s’achète un cabinet qu’il rénove. Les deux ont la même entreprise, mais un a une structure de coût beaucoup plus élevée, parce que le coût d’endettement est plus élevé. Et donc, la hausse du coût d’endettement fait en sorte que cette personne voit ses marges se rétrécir en même temps que les employés viennent cogner à la porte en disant: “Donnez-moi plus de revenus.”»
Parmi tous ces facteurs, la pénurie de main-d’œuvre s’ajoute dans l’équation, ce qui peut également influencer la demande et l’offre, estime M. McSween.
«Ça fait un effet domino qui n’est vraiment pas évident pour les entreprises et les consommateurs», a-t-il conclu.