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Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Québec craque de partout. Et aux grands maux, les grands remèdes.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Québec craque de partout. Et aux grands maux, les grands remèdes.
La semaine dernière, le premier ministre François Legault a utilisé l’expression «tempête parfaite» pour qualifier l’actuelle crise du logement et ainsi que celle qui fait rage en itinérance. Et il a raison.
Un rapport publié le 14 septembre dernier par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) fait état d’une augmentation de 44 % de l’itinérance visible depuis 2018. Ces chiffres ont été obtenus par un dénombrement réalisé par des intervenants, des travailleurs de rue et des bénévoles, le 11 octobre 2022 dans 13 régions du Québec. Ainsi, cette nuit-là, le compte est arrivé à 10 000 personnes.
Je mets le mot «visible» en gras, car ces chiffres ne sont que l’arbre qui cache la forêt. C’est d’ailleurs pour cette raison que les dénombrements de ce type sont contestés et font polémiques depuis plusieurs années.
Car l’itinérance, ce n’est pas uniquement les personnes qui vivent dans la rue et encore moins celles que l’on répertorie lors d’une seule soirée.
L’itinérance, c’est aussi les personnes en itinérance «cachée», soit celles qui vivent dans des logements insalubres et/ou surpeuplés, qui sont hébergées chez de la famille, des ami-es ou même des étrangers avec tous les risques que cela comporte. C’est également les personnes qui sont en hébergement temporaire sans stabilité résidentielle. Ça peut aussi inclure les personnes qui, à première vue, n’ont pas «l’air» de vivre dans la rue.
Chez ce dernier groupe, on peut retrouver de nombreuses femmes qui usent de ruse et de stratégie pour fuir la violence, les agressions physiques et les violences sexuelles, réalités qui sont malheureusement monnaie courante pour elles.
En outre, les personnes autochtones sont surreprésentées parmi celles qui vivent dans la rue tout comme les personnes issues des communautés LGBTQ+ ou encore les jeunes ayant transité par les services de la protection de la jeunesse.
Alors que les municipalités s’unissent et s’affairent à se retrousser les manches pour tenter de trouver des solutions — car les villes sont en première ligne de cette crise —, plusieurs élus brillaient par leur absence au récent Sommet sur l’itinérance, dont la ministre de l’Habitation, France-Élaine Dureanceau et François Legault lui-même.
On peut aussi parler de tempête parfaite quand on regarde le portrait en éducation, en santé et services sociaux ou encore en matière d’environnement. Cette succession de crises a toutes les allures d’une catastrophe annoncée.
Or, ce sont aussi les crises qui font place à l’innovation. Ou à un retour aux sources et à ce qui compte véritablement.
C’est bien de cela que nous avons besoin collectivement, et non, de «débattre» de «l’idéologie de genre» (peu importe ce que cela veut dire) par un «comité de sages» tel que suggéré récemment par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.
D’une part, les études, les rapports et les réponses sortant tout droit de la bouche des premiers concernés existent déjà. D’autre part, ces «débats», à l’apparence anodine, ont des répercussions concrètes et néfastes dans la vie quotidienne de vraies personnes faisant partie de groupes déjà marginalisés: soit l’augmentation de la haine, de la violence et de l’hostilité à leur endroit.
Pourtant, le contexte actuel nous offre l’opportunité de repenser le «modèle québécois» de fond en comble. Et pour cela, il nous faut de la vision, de l’audace, de la hauteur, de l’envergure et du courage politique.
À toute la classe politique, tous partis confondus, je vous pose la question suivante: comment voulez-vous que les livres d’histoire du Québec parlent de vous dans cinquante ans?
Il me semble qu’à votre place, j’aurais franchement envie qu’on se souvienne de mon legs politique comme étant un héritage ayant fait avancer cette province pour tous les Québécois et Québécoises. Être un exemple inspirant à suivre pour d’autres pays et nations plutôt que d’être souligné pour avoir cherché à casser du sucre sur le dos de minorités pour des votes.