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«Hein? Tu ne veux pas un verre? Enweye donc, juste un!»
La période des Fêtes s’amorce, les partys de bureau et de famille débutent et les bulles coulent à flots. Cette période a le don de mettre en lumière certains comportements que l’on aurait avantage à «canceller» pour de bon.
Les gens qui font le choix de ne pas boire de l’alcool, peu importe les raisons qui les ont poussés vers ce choix, ont droit à toutes sortes de réactions et de commentaires qui révèlent notre relation fort complexe avec la boisson. Soyons honnêtes, l’alcool prend beaucoup de place dans nos vies.
On fête nos victoires avec du champagne, on noie nos peines avec un scotch, on accompagne nos matchs de hockey avec une bière, juste avant une sortie, on s’enfile un shooter, on offre des bouteilles en cadeau, on les collectionne dans des celliers. Bref, l’alcool est partout, socialement accepté, pour le meilleur et pour le pire.
«Hein? Tu ne veux pas un verre? Enweye donc, juste un!»
Même si les mentalités évoluent tranquillement, la pression de boire est toujours bien présente. L’alcool est un liant social, pour plusieurs, c’est très intimement associé au plaisir d’être ensemble. Pour plusieurs, il est très difficile de concevoir une soirée festive sans enivrement.
Une personne me confiait récemment avoir senti le malaise dans son groupe d’amis:
«J’ai arrêté de boire il y a quelques années. Au début, mes amis étaient mal à l’aise. J’ai l’impression qu’ils comprenaient ma décision, mais espéraient que je recommence à boire. Il ne faut pas se dorer la pilule, la consommation d’alcool est tellement banalisée.»
Avez-vous déjà observé le désir de certaines personnes de décourager ceux et celles qui tentent le défi d’un mois sans alcool?
«Moi je ne crois pas à ça, les mois sans alcool, je ne sais pas comment tu fais… Je préfère l’équilibre.» Etc., etc.
Une autre personne me racontait avoir subi de la pression de ses proches:
«Je fais très souvent de longues séquences sans boire. Je remarque souvent que ceux qui mettent le plus de pression sont ceux qui sont incapables de se priver d’alcool lors d’une soirée. J’ai décidé de ne plus fréquenter certaines personnes qui avaient cette nécessité de boire.»
Je suis toujours frappée par les réactions défensives quant à la non-consommation. «Tu ne bois pas? Ben, moi là, moi, moi, JE ME MOI.» C’est un peu comme si la sobriété de l’un devenait une source de honte pour l’autre, alors on cherche à se protéger, à se justifier. Imaginez comme cela peut devenir lourd pour une personne qui a choisi de ne pas consommer d’alcool…
Alors que faire?
Les gens qui ont fait le choix de ne pas boire ont fait un choix personnel qui n’a rien à voir avec vous. Chacun fait ses choix et vous n’êtes pas obligé de faire un commentaire sur ce choix. Vous pouvez simplement le respecter et faire votre soirée ! Ne pas insister, ne pas interroger, ne pas juger.
Heureusement, les mentalités évoluent et ce n’est pas la majorité des gens qui servent des petits commentaires désobligeants.
C’est certainement une façon concrète et simple pour que tout le monde se sente à l’aise dans un party. Les gens qui ne boivent pas ont l’habitude d’apporter leurs propres consommations… mais il est pourtant si simple de les faire sentir pleinement bienvenus et inclus.
De nos jours, rares sont les menus de nos jours dans lesquels on ne retrouve pas une sélection de cocktails, de bières sans alcool. Ces produits sans alcool se multiplient sur les tablettes des commerces. Nous allons certainement dans la bonne direction, vers un climat sain dans lequel on peut faire ses choix sans être stigmatisé.
Joyeux temps des Fêtes à tous et à toutes !