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«L’homme le plus riche de la planète est maintenant surnommé le co-président des États-Unis et à juste titre.»
Dans un passé pas si lointain, l’expression «oligarque» était utilisée pour décrire les milliardaires russes influents entourant Vladimir Poutine, ceux qui avaient encore plus de pouvoir que les politiciens en Russie. Voilà que maintenant cette expression prend tout son sens de ce côté-ci de l’Atlantique.
L’homme le plus riche de la planète, Elon Musk, est maintenant surnommé le co-président des États-Unis et à juste titre. Lui qui a changé ses allégeances politiques passées pour se ranger dans le camp MAGA qu’il défend bec et ongles, parfois avec encore plus de convictions que les plus fervents alliés de Donald Trump.
Non seulement il a participé activement à la campagne présidentielle de Trump en agissant comme porte-voix sur sa plateforme X, mais il a aussi donné près de 280 millions de dollars pour l’aider à remporter l’élection présidentielle de novembre dernier. Les mauvaises langues diront plutôt qu’il s’est acheté un président.
Depuis la victoire de Trump, Elon Musk a été nommé co-secrétaire à l’Efficacité gouvernementale ou DOGE (Department of Government Efficiency). Un pseudo ministère, non associé directement à la Maison-Blanche, qui aura comme mission de couper radicalement dans les dépenses du gouvernement. Le problème évident qui lui pend au bout du nez, ce sont les conflits d’intérêts potentiels. Elon Musk est à la tête du réseau social X, où il est suivi par près 213 millions de personnes et avec très peu de garde-fous freinant la désinformation. Il est aussi propriétaire de Tesla, de Starlink (télécommunications) ainsi que de Space X. Pour la dernière compagnie, est-ce qu’il sera exclu de futurs contrats gouvernementaux touchant au secteur de l’aérospatiale? J’en doute.
L’homme originaire d’Afrique du Sud ne mâche pas ses mots lorsqu’il parle de dirigeants étrangers qu’il n’estime pas particulièrement. Il a comparé Justin Trudeau à Hitler durant la pandémie et l’a qualifié « d’épais insupportable » dernièrement. Il a célébré sa démission et a ouvertement appuyé la candidature de Pierre Poilievre comme potentiel premier ministre. Il a aussi appuyé un parti d’extrême droite en Allemagne en plus de se mêler de bon nombre de dossiers à l’international.
Pendant la transition entre la présidence Biden et celle de Trump, il a pris part au premier appel du président élu avec Volodimir Zelensky, président de l’Ukraine et aurait rencontré l’ambassadeur iranien aux Nations Unies en novembre.
Le vrai numéro 2 de l’administration, JD Vance, a été quasi absent de l’entourage de Trump dans les semaines précédant son assermentation. L’ex-sénateur de l’Ohio aimera-t-il être dans l’ombre de Musk pendant les quatre prochaines années? Il sera intéressant de voir quels dossiers lui seront confiés comme c’est à la discrétion du président. Aura-t-il un rôle actif comme Joe Biden lorsqu’il était vice-président de Barack Obama, ou aura-t-il un rôle plutôt effacé, un rôle protocolaire de «plante verte» de l’administration?
Il reste aussi la possibilité que l’idylle entre Trump et Musk soit de courte durée. L’avenir nous dira combien de temps durera la lune de miel.
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