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Si l'annulation du jugement «Roe c. Wade» se concrétisait, Valérie Beaudoin estime qu’environ 30 États conservateurs pourraient interdire l’avortement, certains allant jusqu’à le criminaliser.
Selon un article du journal Politico publié lundi soir, un projet d'avis suggère que la Cour suprême des États-Unis pourrait être sur le point d'annuler le jugement historique de 1973 Roe c. Wade qui a légalisé l'avortement dans tout le pays.
Michel Bherer a discuté de ce dossier avec Valérie Beaudoin, analyste de la politique américaine, mardi au bulletin Noovo Info Le Fil 22.
Valérie Beaudoin explique que depuis le dévoilement de l’affaire par le journal Politico, le juge en chef de la Cour suprême «à confirmer que le document existait, qu’il était véridique et qu’une enquête serait lancée, possiblement criminelle, puisque c’est la première fois qu’il y a une fuite de cette ampleur à la Cour suprême».
Il faut préciser que bien que le document soit véridique, aucune décision n’a été prise pour le moment.
Valérie Beaudoin explique que les conséquences de l’annulation du jugement Roe c. Wade, si jamais la décision se concrétisait, seraient différentes selon où habitent les citoyennes américaines.
« Dans les États plus progressifs comme New York, la Californie ou le Massachusetts, ça ne va rien changer parce que l’État va avoir le dernier mot pour légiférer. On peut imaginer que l’avortement va rester légal et accessible», affirme Mme Beaudoin.
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Pour les États conservateurs, c’est une autre histoire.
Valérie Beaudoint estime qu’environ 30 États américains pourraient interdire l’avortement, certains allant jusqu’à le criminaliser.
«Des gens pourraient écoper de peine de prison notamment un médecin qui accompagnerait une femme dans un processus d’avortement», ajoute Mme Beaudoin.
Une telle décision aurait d’ailleurs davantage d’impact sur les femmes défavorisées, les femmes issues des minorités visibles et les gens marginalisés qui n’auront pas les moyens de voyager dans d’autres états pour obtenir une procédure médicale selon Valérie Beaudoin.
«Dans la plupart des États, il n’y aurait pas d’exception pour les viols, les cas d’incestes ou s’il y a des problèmes graves au fœtus», précise Valérie Beaudoin.
Évidemment, la question de l’avortement dans un tel contexte créera davantage de division au sein de la population américaine.
Le président des États-Unis Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris ont promis de faire tout ce qui est possible pour que les États-Unis gardent le droit à l’avortement. Ils ont toutefois les mains liées.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo.