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Il y a des profs qui semblent officier dans leurs classes comme des curés en chaires.
Il y a des profs, mais pas tous les profs, je le souligne à gros trait, qui semblent officier dans leurs classes comme des curés en chaires. Ils y vont d’homélies qui portent sur la gauche et la droite, la religion, la sexualité, la vaccination où autres sujets susceptibles de déclencher les passions.
Qu’un ou une enseignante décide, par un beau jeudi après-midi, d’expliquer aux élèves les dérives du capitalisme sauvage, ça ne me dérange pas pour deux cennes. Tant que c’est fait avec rigueur et discernement et que les faits énoncés sont appuyés par des sources textuelles crédibles, ça me va.
Par contre, je débarque complètement quand je sens que des profs, qui sont en position de pouvoir et qui ont un ascendant moral sur leurs ouailles je le rappelle, prétendent détenir la vérité et tracent une ligne claire entre ce qui est correct de penser ou pas pour être une bonne personne. Tout ça selon leur définition bien personnelle, on s’entend.
Je le répète, je suis très consciente qu’il y a seulement une minorité de profs qui font du prosélytisme dans leurs salles de classe. Je décide quand même d’en parler parce que je sais que ça chicote certains parents. Des étudiants, aussi. Et surtout, ça dérange d’autres profs, les profs qui choisissent de présenter tous les côtés d’une médaille et qui se font un point d’honneur de mettre à la disposition de leurs étudiants-es tous les outils disponibles pour que ceux-ci puissent se faire une tête par eux-mêmes sur un sujet ou une réalité.
Je vous donne ici l’exemple concret d’un enseignant qui jappe fort en essayant tant bien que mal de faire gober sa doctrine personnelle. Ça se passe dans un cours d’éducation financière (secondaire 5) d’une école publique montréalaise.
Ce prof résume ce que sont, politiquement et économiquement, la gauche et la droite. Pendant un cours, il explique donc que la gauche serait constituée de gens qui ont du cœur et qui pensent aux autres. La droite, selon lui, se composerait du reste du monde, ceux qui pensent juste au cash sans se préoccuper de leur prochain.
Ça s’est dit dans une salle de classe devant 26 paires d’yeux en 2023. Quand une élève a voulu s’exprimer et dire que c’était plus complexe que ça, notre cher enseignant l’a fait taire avec une boutade. Elle était « trop sensible », ce n’était qu’une façon rapide de résumer « des concepts très compliqués ». Ah bon ?
Ça me fait rire jaune, des anecdotes du genre (il y en a plein dans ma messagerie). Alors qu’on se déchire la chemise avec la neutralité de l’État et la pertinence de la loi 21, pendant qu’on est occupé à s’assurer que des femmes enseignent sans voile, on a d’autres enseignants, des personnes visuellement laïques, qui y vont de leurs théories sur les identités de genre ou sur le droit des femmes à l’avortement au deuxième trimestre de grossesse.
Il y a des profs qui tentent littéralement d’endoctriner leurs étudiants à préférer un parti politique à un autre ou qui profitent des heures de classe pour discourir longuement par rapport à la gestion de la pandémie par le gouvernement Legault.
Eh bien, j’en profite pour rappeler à ces enseignants-es leur devoir de neutralité, ou devrait-on dire d’objectivité et d’impartialité, auxquels ils sont soumis.
L’enseignement ne devrait pas être « neutre » seulement quand il est question de religion ou de spiritualité. Il devrait l’être en tout temps et suggérer du contenu crédible et vérifié afin que les élèves puissent se forger des idées et des opinions solides.
L’éthique professionnelle leur commande un devoir de réserve. Oui, les profs ont le droit d’exprimer des opinions quant aux différences sociales et culturelles, mais celles-ci ne devraient pas être exprimées à l’intérieur des murs de l’école.
Pour me raconter une histoire ou si vous voulez témoigner de quelque chose qui vous tient à cœur, écrivez-moi un courriel : genevieve.pettersen@bellmedia.ca