«La communication et le transport sont très difficiles en ce moment (en Ukraine) donc il m’a fallu 12 heures pour quitter la ville. Je tenais à apporter le chat pour les enfants, mais c’était plus compliqué», exprime-t-elle.
Les larmes se mettent à couler quand elle parle de son mari qu’elle a dû laisser là-bas. «C’est très déchirant de devoir quitter mon mari. Mais, nous savons tous les deux que la sécurité pour nos deux enfants est plus importante que le reste. Je craignais pour notre vie et nous nous sommes séparés pour l’avenir de nos enfants».
Elle a pu s’installer dans un logement de Saint-Eustache, avec l’aide de Martial Carrières un bon samaritain qui pris l’initiative personnelle d’attirer des Ukrainiens dans sa municipalité. L’homme lui a trouvé de meubles et l’accompagne pour l’obtention de ses papiers officiels comme le numéro d’assurance sociale, la carte d’assurance-maladie, etc.
En entrevue avec Noovo Info, elle confie avec beaucoup d’émotions ses traumatismes indélébiles. «Le moment le plus dur pour moi a été quand j’ai dû partager la dernière baguette de pain. Les problèmes d’approvisionnement en nourriture au début de la guerre sont un souvenir très douloureux. Je suis très reconnaissante envers les gens qui m’ont aidée. L’important pour ma famille et moi en ce moment c’est ce ciel sans bruit et sans bombes qui tombent».
Elle espère pratiquer sa profession de psychologue, mais les étapes pour y parvenir sont nombreuses. Son ami Martial pense que l’ordre des psychologues est strict pour les ressortissants, mais la jeune femme reste battante et convaincue de pouvoir fournir des services aux réfugiés comme elle qui abandonnent tout.
«Je peux aider les ressortissants. Il y a le syndrome de culpabilité parce que tu restes vivant et tu sais qu’il y a les gens qui meurent dans ton pays. Traverser cette étape est très difficile psychologiquement.»
Elle souffle tout de même un énorme soupir de soulagement d’avoir eu M. Carrières sur sa route.
«La Russie mène un Génocide contre l’Ukraine en tuant les aînés, les enfants et les femmes. Ce n’est pas une guerre d’homme à homme».
Le petit Michaël deux ans, agrippé au cou de sa mère semblait en tout cas pétant de santé, lors de notre visite. «Bye bye», a-t-il dit à la caméra à notre départ, comme si tout pouvait enfin revenir à la normale pour lui.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.
Noovo Info a l’intention de suivre le cheminement de Victoria et sa famille, tout au long de son intégration au Québec.