La fondatrice du refuge, Stéphanie Lalancette, exploitait son refuge dans une maison de Lambton, en Estrie. La maison avait été achetée et complètement rénovée pour accueillir les chiens par Catherine Cormier et Jean-Daniel Tanguay, qui étaient initialement administrateurs de la fondation.
Prêter la maison était leur manière de s’impliquer au refuge, explique Mme Cormier.
«On a investi 200 000 $ et plus dans la maison, la cour extérieure et tout», rapporte-t-elle. Le couple a remis la maison à neuf en installant des planchers hydrofuges, un échangeur d’air et un aspirateur central.

«En rentrant dans la maison, on a constaté que l’étendue des dégâts était au-delà de ce qu’on aurait pu penser», ajoute Mme Cormier.
Lors de la visite de Noovo Info, les propriétaires avaient déjà commencé la décontamination de la maison en raison de la mauvaise qualité de l’air. Les dommages étaient toujours bien visibles: des marques de griffes et des trous dans la majorité des murs, des excréments dans les conduits d’aération ainsi que l’apparition de rouille sur l’équipement résultant de l’urine de chat.

«Ce n’est pas quelque chose que tu crois qui pourrait arriver. Tu as essentiellement gagné une maison à ton goût selon tes spécifications. La chose que tu as à faire pour la conserver, c’est d’en prendre soin», exprime M. Tanguay.
Et ce n'est pas la première fois qu’une situation similaire survient. Micheline Lapointe avait loué une maison au refuge dans la région de Shawinigan, en 2021. Mme Lapointe et son conjoint ont même aidé Mme Lalancette à déménager pour la dépanner.
Quelques mois plus tard, un dégât d’eau force Mme Lapointe à intervenir. Un rapport d’expert en sinistre dont Noovo Info a reçu une copie indique qu’en plus du problème d’eau qui était présent depuis plusieurs semaines, «il y avait un usage abusif des lieux… Il y avait une forte odeur d’humidité mélangée à de l’urine et d’excrément d’animaux».
La querelle a fait son chemin jusqu’au Tribunal administratif du logement (TAL), où les partis se sont entendus à l’amiable.
Les propriétaires souhaitaient participer à ce reportage par crainte pour la santé des animaux et des humains qui ont vécu dans ces maisons.
«Moi, c’est pour les pitous. Je trouve que c’est important», ajoute Mme Lapointe.
Mme Lalancette avait accepté de nous donner une entrevue, mais ce sont plutôt des bénévoles de la fondation qui se sont présentées à la rencontre. Marie-Pier Petroni s’explique mal les faits rapportés par les propriétaires, alors que le refuge possède un permis du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).
«Tous les rapports du MAPAQ depuis dix ans concernant Mme Lalancette sont conformes», soutient Mme Petroni.
En effet, la Fondation Carlins Québec possède un permis de lieu de recueil valide jusqu’au 16 avril 2025.
Catherine Cormier et Jean-Daniel Tanguay ont débuté les rénovations de leur maison et envoyé une mise en demeure à Mme Lalancette et lui demande de rembourser une partie des coûts.

Voyez le reportage d'Alex Sauro dans la vidéo.