«La problématique, ce n'est pas nécessairement si les étudiants réussissent éventuellement à se loger. C'est plutôt à quel coût?», se questionne Jacob Fontaine, coordonnateur aux affaires externes de la FEUS.
En mai dernier, le taux d'inoccupation de logements à Sherbrooke était de 0,9%, se classant donc dans les trois villes québécoises avec le moins d'appartements disponibles. Et même si de nouveaux complexes de logements continuent à se faire construire un peu partout à travers la ville, il s'agit rarement de logements accessibles pour un budget d'étudiant.
«Ce sont des logements qui sont de plus en plus dispendieux, et on parle tranquillement de 4 1/2 avoisinant les 1200 $. Pour quelqu'un qui fait moins de 20 000$ par année, ça devient très dispendieux», soulève-t-il.
Voyez le reportage de Dominique Côté.
Qu'ils soient du Québec ou d'ailleurs, les étudiants doivent débourser de plus en plus d'argent pour vivre en appartement, ce qui ne fait qu'empirer leur situation financière déjà précaire.
«L'aide principale à laquelle ils ont accès c'est l'aide financière aux études, et ça c'est lorsqu'il sy ont droit. Mais bien que le gouvernement ait ajouté un peu d'argent là-dedans, le montant qui est alloué au logement est toujours largement insuffisant», soutient Jacob Fontaine.
Les étudiants étrangers
Un logement à prix abordable quand on est étudiant est une denrée très rare à Sherbrooke de nos jours, mais les étudiants étrangers ont davantage de difficulté à se trouver un endroit où habiter, notamment parce qu'ils ne connaissent pas les services qui s'offrent à eux ou le prix moyen des appartements.
«Sherbrooke c'est une belle ville pour étudier, mais malheureusement c'est aussi une ville pour dépenser. Au niveau du budget et des dépenses c'est vraiment serré», raconte Djaria, une étudiante de l'Université de Sherbrooke arrivée du Mali en septembre 2022.

Celle qui termine sa maitrise en administration dans quelques semaines n'a pas choisi de rester à Sherbrooke par après, et ce, malgré le fait qu'elle aime beaucoup la ville où elle étudie. «Je voulais m'établir ici à long terme, mais, malheureusement, entre les logements d'ici et ceux de Montréal il n'y a plus beaucoup de différence [de prix]. C'est donc mieux que je rentre à Montréal, où j'aurai plus d'opportunités d'emploi», admet-elle.