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En attendant une réforme du mode de scrutin, nécessaire selon lui, les partis doivent trouver des accommodements pour faire une place à la formation souverainiste, a-t-il dit, mardi, en conférence de presse à Boucherville.
«Déjà qu’il y a une injustice sur le nombre de députés, est-ce qu’on va aggraver l’injustice en ne permettant pas au Parti québécois (PQ) d’avoir un budget de fonctionnement et en donnant des questions en proportion du nombre de sièges alors qu’on sait très bien que 2,7 % des sièges n’a rien à voir avec le scrutin universel qui nous donnait près de 15 %.»
Le parti de René Lévesque n’a gagné que trois sièges sur 125 à l’Assemblée nationale, même s’il a récolté 14,6 % des votes. Signe de la distorsion, le Parti libéral du Québec (PLQ) reste l’opposition officielle avec 21 sièges, mais un nombre de votes légèrement inférieur.
Cette distorsion s’explique par le vote libéral, concentré dans la région de Montréal, ce qui lui permet de remporter des sièges. L’électorat péquiste est réparti plus également à travers plusieurs régions du Québec.
Il s’agit d’un problème «qu’il faut nommer», insiste M. St-Pierre Plamondon. Au lendemain de la soirée électorale, le chef n’a pas encore eu le temps de commencer les discussions avec les autres partis. Québec solidaire est en faveur d’une réforme. La Coalition avenir Québec et les libéraux s’y sont opposés par le passé.
Si les partis refusent d’en discuter, il s’agira «d’une attaque à la démocratie», prévient le chef péquiste. «Si on s’arrange pour qu’il n’y ait pas de budget et d’espace pour les questions, et bien, c’est une attaque à la démocratie, qui est volontaire. Il y a un bout qui est volontaire sur le fait ne de pas avoir réformé le mode de scrutin parce que c’est à l’avantage de certains et au désavantage de d’autres.»
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À un journaliste qui lui a demandé comment l'adoption d'un mode de scrutin proportionnel était même possible tandis que la CAQ et les libéraux ont fermé la porte par le passé, M. St-Pierre Plamondon croit que la volonté populaire peut leur forcer la main.
«C'est l'opinion populaire, la clé. C'est que là on frappe un mur qui est évident. Il faut que l'injustice qui est vue par tout le monde se transforme par une opinion populaire qui est ferme. [...] On n'est plus dans l'indifférence. On est dans une volonté sentie de la population que les choses changent parce que ça n'a juste pas de bon sens.»
Dans cet ordre d'idée, le chef péquiste se dit favorable à l'idée d'accorder un espace au Parti conservateur d'Éric Duhaime, même s'il ne partage «presque aucune idée» avec la formation de droite. Malgré l'appui de 12,9 % des électeurs, le parti n'a mis la main sur aucun siège.
«Un parti qui fait plus que 10 % doit être entendu à l'Assemblée nationale. [...] Ça soulève également la question de: quel accommodement peut être fait pour que des gens ne soient pas contraints à la rue ou au quasi-mutisme par gourmandise du gouvernement. C'est de la gourmandise de tenter d'étouffer des voix qui s'expriment légitimement.»
À ceux qui souhaiteraient une alliance avec Québec solidaire, la porte demeure fermée, a répondu M. St-Pierre Plamondon. Il estime que les deux partis `n'ont pas le même ADN' et ont chacun leur place dans l'offre politique.
«J'ai déjà tendu la main à Gabriel Nadeau-Dubois sur la réforme du mode de scrutin et on est d'accord là-dessus. C'est là-dessus qu'il faut se concentrer. Pas tenter des fusions entre tous les partis. Si je suis votre raisonnement, je suis obligé de dire qu'il faut fusionner les conservateurs, les solidaires et le Parti québécois en un seul parti. C'est absurde.»
Il y a des points de désaccord, notamment sur la façon de défendre le français, a dit le chef péquiste qui n'a pas voulu «faire la liste» des positions irréconciliables.
Le débat sur la laïcité en 2018, lorsque Jean-François Lisée était chef, a laissé des blessures également. «Souvenez-vous aussi de comment on a été traité, en 2018, par Québec solidaire. Mes militants ne l'ont pas oublié. [...] Il y a des insultes qui se sont dites parce qu'on est pour la laïcité.»
Malgré le revers électoral, M. St-Pierre Plamondon affirme que son parti est plus solide que ne le laisse croire la baisse du nombre de votes et de sièges récoltés par la formation souverainiste.
Il a souligné que le PQ n'avait aucune dette et avait reçu une somme record de dons. Il pense que l'appréciation de la campagne démontre qu'il est possible de «rallumer la flamme» souverainiste. Il souligne que le PQ obtient le meilleur score lorsqu'on demande aux électeurs: «quel est leur deuxième choix?».
«On démontre qu'on est un parti national pour 2026. On ne performe pas sur une base régionale. On est implanté partout. On a une réaction, un vote, une base partout au Québec. (...) Ça laisse beaucoup de potentiel pour 2026.»