Un concours de circonstances est à l’origine de cette différence de prix, explique Guy Pouliot, de la ferme Onésime Pouliot. C’est que cette période de l’année est la période où l’on récolte le plus de fraises en Californie. L’État envoie essentiellement ses surplus à l’extérieur du pays, dont au Québec.
À cette période de l’année au Québec, la culture de la fraise est beaucoup moins propice à la récolte. «[En ce moment sur deux kilomètres], on pourrait ramasser 200 boîtes, alors qu’on peut en ramasser 2000, 3000, 4000 par jour. On est dans un phénomène de rareté qui fait en sorte que le fruit vaut plus cher, mais c’est juste le début de la saison», poursuit M. Pouliot.
Le professeur en agroalimentaire de l'Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, ajoute que la Californie est en quelque sorte le «jardin de l’Amérique du Nord».
«Si la Californie produit, les fruits et légumes en viennent à être moins chers partout en Amérique du Nord, incluant au Québec. Alors c'est pour ça que vraiment, on voit là un produit qui est moins cher. Et ce n'est que le début. Il va avoir aussi le chou-fleur, le brocoli», prédit le professeur.
Le test à l’aveugle
Par ailleurs, nonobstant la disparité entre les prix des fraises du Québec ou de la Californie, le test à l’aveugle proposé par notre journaliste à des passants ne ment pas : nos fruits ont bel et bien la cote.
«Ça, ça goûte un peu l’eau quand même», note un homme au sujet d’une fraise de la Californie.
«Les meilleures doivent provenir du Québec», avance un autre passant, sans se tromper.
Voyez le reportage de Frédérique Bacon dans la vidéo.