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«Si je calcule, il y a trois ans je payais 2% et aujourd’hui mon taux d’intérêt est à 7%. Sur l’hypothèque que j’ai, cela représente à peu près 40 000$ de plus par année en frais d’intérêt. J'ai une quinzaine d’immeubles dans le coin, alors quand je multiplie cette réalité à tous les immeubles, ce sont des années qui vont être très difficiles pour nous», déplore Eric Sansoucy, propriétaire immobilier, dans un entretien avec Noovo Info.
Dans la province, il y a plus de 300 000 propriétaires. Selon le directeur des affaires publiques et relations gouvernementales de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), Marc-André Plante, 60% des propriétaires de logements locatifs ont des hypothèques à plus de la moitié de la valeur de leurs bâtiments.
Et avec la hausse du taux directeur, certains propriétaires sont contraints de repousser des rénovations, même si elles sont nécessaires.
«Nos vieux logements vont continuer leurs dégradations», a lancé M. Sansoucy qui estime que les coûts de rénovation s’élèvent entre 60 000 à 70 000$. «J’ai trois toits et un sous-sol qui a été inondé, alors on prend où cet argent-là? Ce sont des choses qu’on prend à notre charge parce que ça fait partie de la game.»
D'autres propriétaires songent même éventuellement à vendre si les coûts hypothécaires sont trop importants. Cela pourrait engendrer davantage de rénovictions, croit-on à la CORPIQ.
«Il y a beaucoup de propriétaires occupants et beaucoup de plex. Ces petits propriétaires, s'ils se découragent, vont remettre à d’autres le soin d’entretenir ce parc locatif. D’autres, ça sera davantage des sociétés de gestion et d’investissement», précise Marc-André Plante.
«Des gens vont chercher à faire des rendements à court terme et donc, ça génère plus de rénovictions», déplore-t-il.
«On avait réussi à faire un certain équilibre, à protéger les locataires les plus vulnérables, mais là on voit qu’il faut protéger cet investissement aux fins des propriétaires qui se retrouvent à augmenter les loyers. Les conversions de logements locatifs en condo est un phénomène qui risque de continuer, par exemple» Julia Posca, chercheuse à l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).
Voyez le reportage d'Emmanuel Leroux-Nega dans la vidéo ci-contre.