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Plusieurs souffrent de stress, d’anxiété, voire d’épuisement à la suite de pertes financières considérables.
C’est le cas de Julie (prénom fictif), qui attend ses prestations depuis bientôt cinq mois. Le délai normal afin de recevoir ses prestations est pourtant de 28 jours.
«Je voyais seulement mon compte en banque descendre et descendre. Je suis passée près d’une dépression. Je n’étais presque plus capable de faire de recherche d’emploi», a confié la dame à Noovo Info.
Même si elle a trouvé un nouvel emploi depuis le début de ses démarches, ce sont plus de deux mois de prestations qui n'ont toujours pas été débloqués. Il s’agit d’un énorme trou dans le budget.
«J’ai trouvé dommage qu’en tant que citoyen, on paie pourtant pour ces cotisations.»
Carl, un père de trois ans enfants, a quant à lui souffert de l’inflexibilité du système. L’homme qui a perdu son emploi l’an dernier a dû attendre près de deux mois pour obtenir l'assurance-emploi, puis il déclare avoir travaillé quelques heures à titre de pompier sur appel.
Ses prestations sont alors suspendues un mois avant Noël.
«On m’a dit que c’est considéré comme un travail autonome», a-t-il raconté. Service Canada a alors déclenché une enquête.
«Je me demandais ce que je devais faire pour payer mes factures et la nourriture de mes enfants», a déploré le père de famille.
Il y a un an, Service Canada promettait d'améliorer les délais d'attente. Sur papier, la situation s’est améliorée. 86% des demandes sont traitées dans les délais impartis, rapporte Emploi et développement social Canada.
Pourtant, sur le terrain, la réalité n'a pas changé. Elle semble d’ailleurs avoir empiré, selon le Comité Chômage de Montréal (CCM), qui réclame une réforme de l'assurance-emploi pour obtenir plus de flexibilité du système.
«En 2023, le trois quarts des dossiers qu’on traite, ce sont des dossiers de délais administratifs. Avant la pandémie, ce n’était pas aussi pire», a affirmé l’avocat du CCM, Me Gabriel Pelletier.
Les prestataires de l'assurance-emploi peuvent avoir des revenus selon certains critères. Mais comme mentionné plus haut, cela déclenche souvent une enquête chez Service Canada, et c'est là que ça bloque.
«On m’a dit que c’était un cas très facile à régler», soutient Carl.
De son côté, Service Canada affirme que depuis septembre 2023, le nombre d'agents de traitement de l'assurance-emploi a diminué légèrement afin de correspondre aux besoins de cette année et jusqu'en 2024-2025. La capacité des agents continuera d'être contrôlée régulièrement pour s'adapter à la charge de travail fluctuante tout au long de l'année, indique-t-on.
Voyez le reportage de Louis-Philippe Bourdeau dans la vidéo.