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Québec a retenu la recommandation de la DSPu dans son plan d'action portant sur la qualité de l'air à Rouyn-Noranda
La création d'une zone tampon à proximité de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda est nécessaire, juge la Direction de santé publique de l'Abitibi-Témiscamingue (DSPu).
Dans son plan d'action concernant la qualité de l'air à Rouyn-Noranda, le gouvernement du Québec a retenu cette recommandation de la DSPu qui est de relocaliser les 200 familles les plus près de l'usine polluante.
La nouvelle a évidemment créé un tollé de réactions dans le quartier et plusieurs citoyens se disent inquiets de devoir entre autres déménager dans les prochaines années.
«Un grand complexe industriel, ça va nécessairement avoir des émissions variables. Il va nécessairement avoir des périodes de certains dépassements dans l'extrême proximité du complexe. Même si on voulait faire l'usine la plus moderne possible, il y a une situation où on a des citoyens qui sont dans un espace qui appartient en quelque sorte à la zone de dépassement», explique le Dr Stéphane Trépanier, directeur par intérim de la DSPu.
La zone tampon va se limiter au quadrilatère Portelance-Carter. La délimitation s'est faite selon différentes données provenant notamment de la station légale à proximité de l'usine et d'une analyse de la contamination des sols, explique la Direction de santé publique.
La Ville de Rouyn-Noranda, pour sa part, va créer une équipe dédiée dans une démarche de cohabitation qui réunira les citoyens, les organismes, les commerçants, la DSPu et la Fonderie Horne. La volonté du conseil municipal est notamment de ne pas répéter l'erreur à Malartic.
«Je faisais surtout référence à Malartic pour ne pas se fier. On ne va pas se mentir. La relocalisation a été gérée pratiquement entièrement par la minière au début. La Ville et le ministère n'étaient pas présents. On a des gens encore aujourd'hui à Rouyn-Noranda et dans la région qui étaient là et qui l'ont vécu. C'est là où je disais qu'on veut se mettre une équipe dédiée et compétente qui sait vers quoi aller. Déjà, on voit que ça va être très différent», ajoute la mairesse suppléante, Samuelle Ramsey-Houle.
Les élus rouynorandiens demandent toutefois plus de transparence dans le processus de rachat des propriétés avoisinantes.
«On a souhaité que ce processus de rachat soit suspendu tant que les règles ne seront pas très claires, publiques et surtout transparentes. Présentement, on le sait, c'est du gré à gré et chaque propriétaire a négocié avec la fonderie. Ce n'est pas parce que c'est malhonnête ou pas correct. On veut simplement que l'ensemble des citoyens et propriétaires soient au fait des mêmes informations et que les gens soient au courant de leurs droits», de conclure Samuelle Ramsey-Houle.
Par ailleurs, la Ville de Rouyn-Noranda partage la déception de plusieurs citoyens et organismes locaux quant à la décision de réduire d'ici cinq ans les émissions d'arsenic de l'usine à 15 nanogrammes par mètre cube (ng/m3). Ce seuil sera cinq fois plus élevé que la norme provinciale fixée à trois ng/m3. Les élus auraient préféré avoir un délai plus clair pour l'atteinte de cette norme.
Le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation va quant à lui effectuer prochainement une collecte d'information auprès des résidents du quartier. L'objectif est de sonder les besoins des citoyens, notamment en matière d'habitation et de logement.