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Le porte-parole masculin de la formation, Gabriel Nadeau-Dubois, reçoit lundi l'appui d'environ 80 membres du parti.
Après avoir vu sa vision du «pragmatisme» être écorchée dans une lettre signée par une quarantaine d'ex-employés, d’anciens candidats et de militants de Québec solidaire (QS) la semaine dernière, le porte-parole masculin de la formation, Gabriel Nadeau-Dubois, reçoit lundi l'appui d'environ 80 membres du parti.
Dans une lettre ouverte publiée sur le site du «Devoir», les signataires soutiennent qu'il n'y a rien de mal à vouloir devenir un «parti de gouvernement», comme l'a suggéré M. Nadeau-Dubois, et plaident qu'il est possible de le faire sans «renoncer à l’ancrage solidaire dans les mouvements sociaux».
De leur point de vue, les débats sur la forme que doit prendre QS pour accéder au pouvoir ne sont pas nouveaux et précèdent l’arrivée de M. Nadeau-Dubois comme porte-parole masculin.
Ils estiment que la «gravité de la situation a été quelque peu exagérée» dans les derniers jours, soit depuis la démission d'Émilise Lessard-Therrien de son rôle de porte-parole féminine.
«Nous sommes convaincus que le comité de coordination national actuel, mené par notre présidente, Roxane Milot, épaulée par la directrice générale du parti, Myriam Fortin, et incluant nos deux porte-parole, est à la hauteur de la situation. Ces personnes ont notre pleine confiance», réitèrent les signataires.
QS est dans la tourmente depuis la démission de Mme Lessard-Therrien de son poste de co-porte-parole, quelques mois seulement après avoir été élue. Dans un message où elle a expliqué les raisons de son départ, elle a écorché la «petite équipe de professionnels tissés serrés autour» de M. Nadeau-Dubois.
À la suite du départ de Mme Lessard-Therrien, M. Nadeau-Dubois a fait valoir qu'une refonte complète du programme et de la structure de QS s'imposait, afin qu'il puisse devenir un «parti de gouvernement».
La semaine dernière, les signataires d'une lettre publiée dans «La Presse» ont dénoncé cette vision, affirmant qu'elle ne correspond pas aux valeurs profondes de QS.
Lundi, la lettre publiée dans «Le Devoir» vient plutôt se placer derrière M. Nadeau-Dubois.
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Les signataires reconnaissent que des changements ont été apportés au parti pour lui permettre d'aspirer au pouvoir, mais ils mentionnent qu'il n'est «nullement question de diluer ce qu’est Québec solidaire» avec cette «modernisation».
«Il s’agit plutôt de se concentrer sur l’essentiel et les urgences; de canaliser nos forces et nos énergies dans la construction de nouvelles majorités sociales afin de prendre le pouvoir. Voilà ce qu’impose le fait d’être un "parti de gouvernement", les pieds bien plantés dans les mobilisations et les préoccupations des gens et des peuples du Québec, afin que nos aspirations collectives deviennent réalité», écrivent-ils.
Ils rappellent également que «cette modernisation n’est pas l’œuvre d’une seule personne» et que les décisions sont prises par les délégués.
«Former le gouvernement ne signifie en rien renoncer à l’ancrage solidaire dans les mouvements sociaux. Cet ancrage est aussi nécessaire que la victoire électorale pour mettre en œuvre notre projet», font-ils valoir.
Selon eux, «les solidaires ne seront jamais comme les autres, même au pouvoir», rejetant ainsi le discours voulant que le parti se dénaturerait en s'adaptant pour être élu au gouvernement.