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«J’ai bon espoir que la Ville de Montréal et le SPVM agiront avec cohérence.»
Alors que la Ville de Montréal a démantelé vendredi le campement propalestinien au square Victoria, l'Université McGill espère que cela se passe de même sur son terrain.
Le recteur et vice-chancelier de la direction Deep Saini qualifie cette opération d'«encourageante» et demande que le campement installé sur son terrain soit démantelé «sans tarder».
«La Ville de Montréal et le SPVM agissent avec sérieux dans le dossier des campements illégaux en faisant appliquer la loi et en protégeant les citoyens et citoyennes», a-t-il dit dans une communication par courriel. «J’ai bon espoir que la Ville de Montréal et le SPVM agiront avec cohérence.»
M. Saini déplore que le campement propalestinien empêche les membres de l'établissement d'avoir accès à certaines parties du campus et de «jouir pleinement des lieux». «Le campement de l’Université McGill est situé sur une propriété privée», a-t-il rappelé dans sa lettre envoyée par courriel à ses membres.
Malgré des tentatives de pourparlers et des propositions pour arriver à une entente, les militants propalestiniens affirment que la dernière offre de McGill est bien loin de ce qui serait nécessaire pour les convaincre à partir. D'ailleurs, l'établissement a suspendu les négociations avec les manifestants en fin juin.
Du côté de la Ville de Montréal, la mairesse Valérie Plante n'entend pas faire des actions immédiates, comme l'a demandé la direction. Elle a plutôt dénoncé le manque de leadership de la part de la direction de McGill et son approche «frontale» dans le dossier.
«McGill est la seule institution universitaire où il y a un campement propalestinien d’installé et où il n’y a pas encore de solution», a-t-elle dit. «Ils sont allés en Cour avec une injonction. Pourtant, l’UQAM a trouvé une solution via le dialogue et d’autres universités ont trouvé des solutions autrement.»
Selon la mairesse, l'établissement doit «revoir» son plan et «assumer» les conséquences des décisions qu'ils ont prises pour le démantèlement du campement. «On est pris parce qu’ils ont pris le chemin judiciaire», a-t-elle admis en point de presse.
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Depuis l'installation du campement en avril dernier, l'université a fait l'objet d'actes de vandalisme et est le théâtre de manifestations. D'ailleurs, des inspecteurs du Service de sécurité incendie de Montréal se sont vus refuser l'accès au campement propalestinien jeudi, alors qu'ils allaient faire un contrôle de sécurité. «Le campement présente des risques importants en matière d’hygiène, de sécurité et d’incendie», a mentionné M. Saini.
L'Université McGill continue de penser que le campement est illégal et s'inquiète de «gestes d’intimidation et de harcèlement à l’endroit de membres de la population étudiante, du personnel et du corps professoral». On déplore notamment la brève occupation d'un bâtiment administratif par des manifestants. Au terme de l'intervention des forces de l'ordre, quinze d'entre eux ont été arrêtés. En outre, une publication qui invite les gens à participer à des cours sur la «révolution» dans un «programme de camp d’été» sur les lieux du campement n'est pas appréciée par le vice-chancelier Saini. Une des images de cette promotion montre des personnes avec des mitraillettes à la main.
La demande d'injonction interlocutoire de McGill pour le démantèlement du campement reviendra devant les tribunaux le 25 juillet prochain. Selon l'un des avocats représentant l'établissement, les délais sont considérés comme étant «normaux» en raison de la preuve présentée.
Avec les informations de Laurie Gervais et de Guillaume Théroux pour Noovo Info