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Politique et hockey, même passion, même adrénaline.
Jour de finale, jour de scrutin. Le dernier match des séries électorales est enfin arrivé après 36 jours de mise en échec, de bons et mauvais coups, stratégies payantes, des fois douteuses, de buts et de tirs ratés. Ce soir, on connaîtra le gagnant de cette grande finale où politiciens et partisans ont patiné à en perdre haleine.
Pendant plus d’un mois, les chefs de tous les partis, avec le support de leurs adjoints, ont joué leur rôle d’entraîneur-chef, en tentant d’appliquer le plan de «match» à chaque point de presse, en jonglant avec les stratégies et en tentant de garder le vestiaire, pardon, leurs candidats unis. Certains ont privilégié une approche robuste avec un jeu physique dans les coins, pendant que d’autres misaient sur la rapidité et la finesse, esquivant les mises en échec médiatiques avec des réponses soigneusement préfabriquées.
Les joueurs vedettes étaient bien visibles: ceux capables de marquer des points médiatiques avec de belles envolées dans les débats et entrevues locales aux quatre coins du pays. Mais la vraie profondeur d’une équipe se mesure aussi à son quatrième trio : ces candidats anonymes, envoyés en campagne dans des circonscriptions plus hostiles que des arénas adverses un samedi soir, pour «bloquer des tirs» et «tenir la ligne de parti» face aux électeurs sceptiques.
Et que dire des recrues? Ces premiers choix au repêchage politique, promis à un brillant avenir, mais qui découvrent souvent que la vraie game est plus rapide, plus cruelle, et nettement moins prévisible que les simulations dans leur quartier général de campagne. Il ne suffit pas d’avoir une belle fiche LinkedIn pour survivre à la robustesse d’une campagne électorale.
Les médias, dans tout ça, ont joué à merveille leur rôle de commentateurs sportifs : analyse des stratégies, décorticage de chaque bourde et bon coup, prédictions et présentation des tableaux des scores électoraux à n’en plus finir avec la multitude de sondages quotidiens. Dans les estrades, ou plutôt sur les réseaux sociaux, les gérants d’estrade n’ont jamais été aussi nombreux, criant au hors-jeu politique à la moindre maladresse, exigeant des pénalités sévères pour des fautes d’arbitrage qui, souvent, n’existent que dans leur tête.
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À travers cette série, comme au hockey, chaque équipe a dû ajuster constamment son plan de «match». Changement de direction après une mauvaise semaine de sondages. Nouvelle stratégie en zone neutre après un débat raté. Promesses recyclées, attaques plus frontales ou, pour certains, stratégie de la trappe : fermer le jeu, éviter les erreurs, espérer gagner en prolongation.
Car oui, aujourd’hui, nous sommes dans les derniers instants. Plus d’excuses, plus de «on va revoir la vidéo». Ce sont les électeurs qui ont la rondelle sur leur palette. Ils entrent seuls en échappée vers l’urne, prêts à tirer… ou à déjouer tous les stratèges.
Au final, politique et hockey, c’est la même passion brute qui fait vibrer. C’est l’adrénaline du moment, la foi absolue que ce coup-là, on peut faire basculer le «match». Que malgré les coups bas, les blessures à l’orgueil, les décisions d’arbitre contestées et les pénalités imaginaires, il reste toujours une chance de remporter la Coupe.
Ce soir, il y aura des héros et des boucs émissaires. Des larmes de joie, des cris de frustration. Des analyses à n’en plus finir et des « si » plus gros que le centre Bell.
Le sifflet va bientôt retentir. La démocratie va s’exécuter. Bonne fin de «match» et que le meilleur gagne!
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