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L'événement, organisé par l'organisme Solidarité sans frontières et le collectif Soignons la justice sociale, s'est déroulé au complexe Guy Favreau, au centre-ville de Montréal.
Des membres de la communauté montréalaise et de la diaspora haïtienne se sont réunis en fin de journée, dimanche, pour honorer la mémoire de Fritznel Richard, un migrant originaire d'Haïti dont le corps a été retrouvé près de la frontière canadienne au début du mois de janvier.
L'événement, organisé par l'organisme Solidarité sans frontières et le collectif Soignons la justice sociale, s'est déroulé au complexe Guy Favreau, au centre-ville de Montréal.
Vers la fin du mois de décembre 2022, M. Richard avait tenté de rejoindre sa femme et son enfant restés aux États-Unis. En traversant la forêt près du chemin Roxham, à la frontière canado-américaine, il s'était perdu dans une tempête hivernale et n'avait pu retrouver son chemin.
«C'était un désespoir causé par les délais administratifs, il n'avait plus d'espoir. Il ne pouvait pas non plus travailler en raison des délais de permis de travail. Tout ceci, en plus du stress et de la séparation avec sa femme, l'a convaincu de retourner avec sa famille», raconte en entrevue Hady Anne, porte-parole pour Solidarité sans frontières.
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M. Anne s'explique difficilement cette perte humaine, qu'il qualifie d'`inquiétante'.
«Malheureusement, ce n'est pas le premier cas, et il y en a tant d'autres. (...) C'est vraiment décevant et triste de voir, encore aujourd'hui, des gens mourir comme ça à cause du dysfonctionnement de notre administration. C'est terrible», déplore le porte-parole, qui a lui-même immigré il y a plusieurs années.
À ses yeux, «la responsabilité première est celle de l'État canadien», qui accueille fréquemment des gens sans s'assurer de mettre en place les conditions nécessaires à leur intégration.
«Le Canada doit écouter les organisations qui travaillent sur le terrain. En écoutant les cris du cœur des migrants, on peut éviter des situations pareilles, soutient le porte-parole. Si on autorisait les gens à venir au poste-frontière pour faire leur demande d'asile, on n'en serait pas là».
Le cas de Fritznel Richard n'est ni le premier ni le dernier. Selon les données d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), plus de 23 000 personnes sont entrés au Canada par le chemin Roxham entre janvier et août 2022.
En janvier 2017, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, avait déclaré dans un gazouillis que le pays prendrait en charge les migrants se présentant à sa porte.
«À ceux qui fuient la persécution, la terreur, et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera indépendamment de votre foi. La diversité fait notre force», pouvait-on lire sur son compte Twitter.
Selon Hady Anne, c'est l'espoir qui mène les gens à trouver refuge au Québec et dans les autres provinces.
«Maintenant, quand ils viennent, les délais sont extrêmement longs. Comment peut-on vivre à Montréal avec 600 $ par mois? Les gens veulent travailler, et les permis de travail prennent 6 à 9 mois, parfois même un an avant d'être octroyés», atteste-t-il.
Le porte-parole affirme qu'en novembre dernier, Solidarité sans frontières avait rencontré le ministre canadien de l'Immigration, Sean Fraser, pour lui `donner des solutions'.
«Depuis, c'est silence radio. On attend encore un retour», ajoute M. Anne.
Avant que sa dépouille ne soit retrouvée, Fritznel Richard avait fait l'objet d'un avis de recherche lancé durant le temps des Fêtes par la Sûreté du Québec, entre le 27 et le 29 décembre. La police avait cessé les recherches après avoir reçu des informations selon lesquelles l'homme serait entré aux États-Unis.
L'homme vivait depuis environ un an à Montréal après avoir traversé la frontière vers le Canada avec sa famille, un an plus tôt. Faute d'avoir trouvé un emploi, sa femme était retournée s'installer en Floride avec son jeune enfant. C'est en tentant de la rejoindre que M. Richard a perdu la vie.