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Prenant la parole à la Chambre des communes, M. Blanchet a demandé quand Ottawa mettra sur pieds la passerelle aérienne promise dans un vocabulaire différent il y a quelques semaines et que le Bloc réclame depuis le début de la guerre.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, n’a pu contenir sa frustration, mardi lors de la période des questions, après que le premier ministre Justin Trudeau lui a répondu qu’Ottawa agit avec rapidité pour faire venir les Ukrainiens qui fuient la guerre.
Pour les dernières nouvelles sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine, voyez le dossier Noovo Info.
Prenant la parole à la Chambre des communes, M. Blanchet a demandé quand Ottawa mettra sur pieds la passerelle aérienne promise dans un vocabulaire différent il y a quelques semaines et que le Bloc réclame depuis le début de la guerre.
«Nous procédons de la façon la plus rapide, la plus sûre et la plus efficace pour les Ukrainiens de venir au Canada», a offert M. Trudeau.
Il n’en fallait pas plus pour que le chef bloquiste sorte de ses gonds.
«Après 62 jours de guerre, ils osent dire le mot “rapide”, a-t-il lancé. Un gouvernement qui n’est pas capable (…) de faire faire des tests biométriques à ces gens-là lui dit: “Hey, voici les Aéroplan”. (…) Ça “book” pas un avion.»
Il s’est ensuite demandé quand le gouvernement fera «preuve de respect» envers les Ukrainiens «et noliser des torrieux d’avions».
«Je comprends que le chef du Bloc québécois aime bien s’indigner dans cette place, mais la réalité c’est que les fonctionnaires, nos partenaires à travers le monde sont en train de travailler pour assurer qu’on accélère les traitements des Ukrainiens qui veulent venir au Canada», lui a renvoyé Justin Trudeau.
Voyez l’animatrice Noémi Mercier faire le point sur la situation en Ukraine au bulletin Noovo Le Fil 17:
M. Blanchet avait déjà eu des mots durs quelques minutes plus tôt dans le foyer de la Chambre alors qu’il s’insurgeait contre l’«infopub» annoncée par Ottawa la semaine dernière, soit un fonds visant à financer le voyage en avion d’Ukrainiens au Canada notamment par l’entremise de points Aéroplan.
«On est bien plus dans une publicité d’Air Canada que dans quoi que ce soit qui ressemblerait à un plan sérieux, a-t-il dit aux journalistes. C’est comme si on distribuait des Publisac dans une banque alimentaire.»
Il y a un peu plus de deux semaines, le ministre des Transports, Omar Alghabra, avait annoncé que des vols nolisés devraient être mis en place pour faire venir des Ukrainiens au Canada et que les détails étaient à être finalisés avec les compagnies aériennes.
Le Bloc québécois suggère un projet de «passerelle aérienne» depuis «le jour 7» de la guerre, a souligné mardi le député Alexis Brunelle-Duceppe.
«Ce gouvernement-là est incapable de se revirer rapidement sur un dix cennes pour aider les gens alors qu’il se pose toujours en superhéros des droits humains», a-t-il dit. «Encore une fois on a la preuve que ce gouvernement est beaucoup plus dans l’image que dans les gestes.»
«Quand on lève la main pour dire à tout le monde: “on va vous aider” et qu’en bout de ligne c’est zéro avion et qu’on est rendu au jour 62, il y a un sérieux problème», s’est-il désolé.
Par Mike Blanchfield, La Presse canadienne
L’ambassadeur du Canada aux Nations unies, Bob Rae, a qualifié d’antidémocratique le droit de veto accordé aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, alors que l’Assemblée générale votait mardi pour soumettre l’organe le plus puissant du monde à un examen plus approfondi.
Bob Rae, ambassadeur du Canada aux Nations Unies, prend la parole tout en tenant une copie de la charte des Nations Unies dans la salle de l'assemblée générale, le mercredi 23 février 2022 | Crédit photo - John Minchillo, The Associated Press
L’Assemblée générale a adopté mardi une résolution qui obligerait l’un des cinq membres permanents du Conseil qui disposent d’un droit de veto (la Russie, les États-Unis, la Chine, la France et le Royaume-Uni) à comparaître devant les représentants des 193 pays pour justifier sa décision d’y recourir.
Cette résolution ne supprime pas le controversé droit de veto au Conseil de sécurité. Mais comme la Russie menace de continuer à l’utiliser pour empêcher toute action visant à lui barrer la route dans sa guerre en Ukraine, M. Rae estime que le vote historique de l’Assemblée générale souligne que le monde surveillera plus attentivement les gestes posés par les membres permanents du Conseil.
Ce droit de veto «est aussi anachronique qu’antidémocratique», a déclaré M. Rae en expliquant le soutien du Canada à la résolution de l’Assemblée générale.
La résolution sans précédent exige que l’Assemblée générale «tienne un débat sur la situation» qui a donné lieu à un veto au Conseil de sécurité dans les 10 jours ouvrables et que le pays qui l’a utilisé soit parmi les premiers à parler.
Des représentants de la Russie et de la Biélorussie se sont prononcés contre la résolution, mais leur opposition a été contrée par les émissaires de dizaines de pays qui avaient parrainé la motion -- un groupe, dirigé par le petit Liechtenstein, qui comprenait aussi le Canada.
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De la salle de l’assemblée, M. Rae a vertement condamné le système défaillant des Nations unies qui a permis ce qu’il a qualifié d’«acte d’agression honteux et illégal» de la Russie contre l’Ukraine.
L’ambassadeur canadien a déclaré que la récente impasse dans le dossier de l’Ukraine s’est produite au moment où le monde avait justement le plus besoin du Conseil de sécurité.
«Nous assistons à la destruction de villes. Nous assistons au meurtre de femmes et d’enfants. Nous assistons à la destruction de toute une infrastructure d’un pays, et nous voyons aussi un pays qui résiste. Le Conseil de sécurité n’est peut-être pas capable d’agir. Ça ne nous enlève pas, à nous, la capacité d’agir», a déclaré M. Rae.
L’ambassadeur canadien et les diplomates du monde discutaient à New York alors que les bombes russes continuaient de pilonner la ville portuaire ukrainienne de Marioupol, dont de larges pans ont été réduits en décombres dans une guerre qui a tué des milliers de civils ukrainiens et forcé des millions de personnes à fuir leur maison.
«Le recours au veto et la menace de l’utiliser dans des situations où des crimes atroces sont perpétrés en Syrie et au Myanmar, et à Marioupol, par exemple, ou dans des situations où un membre permanent du Conseil de sécurité a lancé une guerre d’agression contre un autre État membre de l’ONU, comme le fait actuellement la Fédération de Russie en Ukraine, sont non seulement honteux, mais aussi contraires aux obligations découlant de la Charte des Nations unies et du droit international», a estimé M. Rae.