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Environnement

Trois ans de guerre: des Ukrainiens se confient et demandent l'aide du Canada

Lana Niland (en bas à droite), originaire de Saskatoon, habite à Kyiv depuis 2003. Elle a lancé le groupe Ukrainian Patriot, une organisation populaire qui comble les lacunes de l'aide fournie par les gouvernements et les organismes de bienfaisance. Ici, elle est photographiée avec des militaires ukrainiens.
Lana Niland (en bas à droite), originaire de Saskatoon, habite à Kyiv depuis 2003. Elle a lancé le groupe Ukrainian Patriot, une organisation populaire qui comble les lacunes de l'aide fournie par les gouvernements et les organismes de bienfaisance. Ici, elle est photographiée avec des militaires ukrainiens.

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La Presse canadienne
La Presse canadienne

Alors que lundi prochain marquera les trois ans du début de l'invasion russe de l'Ukraine, des habitants du pays en guerre appellent les Canadiens à ne pas abandonner leur combat pour la liberté. 

Voici trois points de vue, de différentes régions de l'Ukraine.

Andrew Marych, Lviv

Andrew Marych a témoigné que vivre en Ukraine signifie une incertitude constante quant à l'avenir, mais il n'a aucune envie d'abandonner sa maison.

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«C'est vraiment comme un cauchemar, car déjà trois ans se sont écoulés et rien n'a changé, a-t-il déclaré. C'est très difficile émotionnellement de rester dans cette situation.»

M. Marych s'estime chanceux de vivre dans l'ouest de l'Ukraine, où les frappes aériennes et les coupures de courant sont beaucoup plus rares qu'à proximité de la frontière russe.

À 35 ans, il sait néanmoins qu'il peut être appelé au front à tout moment.

«On ne sait jamais à quoi s'attendre. Peut-être qu'un jour je recevrai cet appel», a-t-il indiqué.

Deux de ses amis les plus proches ont été tués dans les combats.

«C'est vraiment un grand désastre pour moi. Mais en ce moment, j'essaie de me concentrer sur de bonnes activités et de ne pas lire les nouvelles.»

Depuis avant l'invasion de 2022, le travail de M. Marych consiste à aider les entreprises à remplir les documents nécessaires à la relocalisation du personnel à l'étranger. 

Sa charge de travail est devenue beaucoup plus lourde en raison des familles qui recherchent des endroits plus sûrs où vivre. Il a également aidé des Ukrainiens à atteindre le Canada grâce au programme de visa d'urgence. 

Lana Niland, Kyiv

Lana Niland a fait valoir que si la guerre a été épuisante pour les Ukrainiens, elle a également appris l'importance de persévérer à tout un peuple.

«Dans l'adversité, il y a aussi des opportunités. Il faut être capable et disposé à les chercher», a déclaré Mme Niland, qui a grandi à Saskatoon. 

Lorsqu'elle a déménagé en Ukraine en 2003, elle était danseuse professionnelle et ne devait rester que pour court passage avec l'ensemble national Virsky. 

Elle a fini par construire sa vie dans ce pays après avoir été témoin des manifestations de masse contre l'influence russe en 2004 qui ont constitué la révolution orange. 

Mme Niland a déclaré qu'après que les troupes russes aient traversé la frontière en 2022, elle s'est sentie indignée lorsque des amis au Canada lui ont suggéré d'abandonner sa vie à Kyiv. 

Elle a plutôt lancé Ukrainian Patriot, une organisation populaire qui comble les lacunes de l'aide fournie par les gouvernements et les organismes de bienfaisance. L'organisme fournit tout, des trousses de premiers soins pour les médecins de combat aux poêles à bois pour ceux qui sont en première ligne. 

Elle propose également des ateliers sur la santé mentale utilisant la thérapie par la danse, le yoga et la méditation pour aider les civils et les soldats à surmonter le traumatisme de la vie en zone de guerre. 

Mme Niland a indiqué que les Ukrainiens craignent que le prétendu processus de paix du président américain Donald Trump ne finisse par forcer l'Ukraine à céder des territoires sans rien faire pour dissuader une autre invasion russe. 

Elle espère que les Canadiens pourront avoir une meilleure idée de ce que ressentent les Ukrainiens après les discours répétés du président américain sur une possible absorption du Canada par les États-Unis. 

«Si vous voulez la démocratie, si vous voulez l’indépendance, si vous voulez la souveraineté, ce sont des choses pour lesquelles vous devez vous battre.»

Rostyslav Milevskyi, Zaporijia

Militant LGBTQ+, M. Milevskyi a indiqué que l’invasion de la Russie avait fait sortir de l’ombre les membres des communautés ukrainiennes de minorités sexuelles et de genre, en particulier ceux qui se battent sur le champ de bataille.

M. Milevskyi dirige le groupe de défense des droits LGBTQ+ Gender Zed.

Fondé il y a dix ans, son objectif est d'accroître la visibilité des personnes LGBTQ+ en Ukraine, lutter contre la désinformation et faire pression pour que des lois punissent les crimes haineux et reconnaissent les couples civils.

Gender Zed a commencé par des campagnes sur les réseaux sociaux et des rassemblements publics. Les efforts du groupe ont redoublé après l’invasion russe pour fournir de la nourriture, des ressources médicales, des allocations et des conseils psychologiques aux personnes dans le besoin.

Les coupes brutales de l'aide étrangère décidées par l'administration Trump ce mois-ci ont forcé l'organisation à réduire considérablement ses opérations, bien qu'elle ait reçu l'aide du We Support LGBTQ Ukraine Fund, un organisme caritatif basé à Toronto. 

M. Milevskyi a souligné que beaucoup se sentent trahis par le fait que M. Trump semble se ranger du côté de la Russie.

Moscou a officiellement ajouté le mouvement mondial LGBTQ+ à sa liste d'organisations extrémistes ou terroristes, ce qui rend la perspective d'une absorption par la Russie terrifiante pour l'activiste et sa communauté.

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La Presse canadienne
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