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Les Québécois ont besoin d’air, du moins sur le plan financier. C’est ce que suggère un sondage Mainstreet réalisé pour Noovo Info.
Les Québécois ont besoin d’air, du moins sur le plan financier. C’est ce que suggère un sondage Mainstreet réalisé pour Noovo Info. Près des trois quarts des Québécois et Québécoises se disent en faveur d’une baisse d’impôt.
Selon ce coup de sonde, 72 % des répondants se disent «complètement» ou «plutôt en accord» avec une réduction de l’imposition, ce qui laisse croire qu’un allègement fiscal leur permettrait de mieux respirer, devant la hausse du coût de la vie provoquée par l’inflation.
À l’opposé, 20% des sondés disent être «plutôt en désaccord» et 8% sont «complètement en désaccord» à l’idée de faire baisser les impôts pour aider à contrer l’inflation.
Ces nouvelles données sont publiées juste après la mi-parcours de la campagne électorale et tandis que l’Indice des prix à la consommation (IPC) s’est établi à 7,6 % au Québec en juillet dernier. Après la diffusion du sondage, Statistique Canada a rapporté que le taux d’inflation annuel avait légèrement diminué, à 7% en août au pays, principalement en raison de la chute du prix de l’essence, bien que le coût des produits d’épicerie continue de grimper.
Si une baisse d’impôts est réclamée par la plupart des Québécois pour affronter l’augmentation des coûts, les principaux partis, eux, ne s’entendent pas sur la manière à adopter pour combattre l’inflation.
Crédit: Gerardo Toro | Noovo Info
DOSSIER | Élections Québec 2022
La pénurie de main-d'œuvre est vive au Québec et n'épargne aucun secteur d'activité.
Plusieurs voix réclament davantage d'immigrants pour contrer cette pénurie et faire face au vieillissement de la population. Sondés à savoir si la Belle province devrait accueillir davantage d'immigrants, 45 % des répondants participants jugent que le Québec devrait accueillir «plus ou beaucoup plus» d’immigrants.
En 2021, 40 000 immigrants se sont installés au Québec et 32 % des répondants sondés estiment que ce seuil est suffisant. À l’opposé, 23 % désirent accueillir moins d’immigrants dans le futur.
La proposition de Québec solidaire (QS) de temporairement suspendre la taxe de vente sur les biens qui sont jugés essentiels semble plaire aux gens.
Les données récoltées dans le sondage Mainstreet pour Noovo Info démontrent que 80 % des répondants sont favorables à l’idée de QS, alors que seulement 7% s'opposent complètement à celle-ci.
Fait à noter, le plan solidaire n’inclut pas l’essence dans les biens essentiels et que seul le chef conservateur Éric Duhaime promet de geler la TVQ sur ce produit.
Le récent sondage indique que 55 % des répondants approuvent totalement ou en partie l’envoi d’un chèque de 600 $ aux contribuables gagnant moins de 50 000 $, et de 400 $ à ceux dont le salaire se situe entre 50 000 $ et 100 000 $.
Près d’un électeur sur quatre (24 %) désapprouve entièrement l’idée mise de l’avant par la Coaliton avenir Québec (CAQ), alors que 20 % se disent partiellement contre.
Tour d’horizon des propositions des partis :
Coalition avenir Québec (CAQ)
François Legault semble répondre aux besoins de son électorat en matière d’allègement fiscal. Plus de trois répondants sur quatre ayant l’intention de voter pour la CAQ sont en faveur d’une baisse d’impôt pour affronter l’inflation.
Quant à son idée d’émettre un chèque de 600$, près des trois quarts de ses partisans (72,9%) l’accepteraient volontiers. Le concept ne passe pas aussi bien chez les électeurs potentiels de Gabriel Nadeau-Dubois: 57,1% sont plutôt ou complètement en désaccord. C’est encore plus vrai pour les répondants qui sont partisans d’Éric Duhaime (75,6% en désaccord).
La CAQ a dévoilé en début de campagne un «bouclier contre l’inflation» qui prévoit une baisse d’impôt de 2,5 % pour les deux premiers paliers d’imposition d’ici 10 ans, dont 1 % dès 2023.
Cela signifie qu’un Québécois gagnant 80 000 $ devra payer en moyenne 630 $ de moins en impôt par année sous un gouvernement de la CAQ.
La baisse d’impôt sera par la suite de 0,25 % par année jusqu’en 2032, pour atteindre 2,5 %. Elle sera financée en utilisant une partie des versements prévus au Fonds des générations.
À voir également: François Legault réitère sa promesse d'un nouveau chèque
Parti libéral du Québec (PLQ)
De son côté Dominique Anglade et ses troupes ont élaboré un «Plan Portefeuille» qui permettrait à un gouvernement libéral une baisse d’impôts de 1,5 %. Cette réduction se traduit par une somme allant jusqu’à 1125 $ par année.
Afin de répondre aux manques causés par l’inflation, le PLQ s’engage aussi à geler les tarifs d’Hydro-Québec et à abolir la taxe de vente du Québec (TVQ) sur les produits de première nécessité.
Le sondage Mainstreet révèle que 78,5% des électeurs libéraux souhaitent une baisse d’impôt.
Et le chèque promis par M. Legault? «Les Québécois ont besoin d’air financièrement et nous faisons le choix de mettre en place des mesures concrètes et durables, plutôt que de lancer des chèques», dit Mme Anglade, mais les électeurs potentiels de la cheffe libérale sont loin d’être aussi catégoriques: 49,7 % sont d’accord avec l’idée, et 50,3 % sont en désaccord.
Le Parti conservateur du Québec (PCQ)
Les conservateurs ont élaboré une série de mesures qui permettrait à un gouvernement Duhaime de baisser les impôts des particuliers de 30,1 milliards $ sur une durée de cinq ans.
En détail, la baisse d’impôts promise par les conservateurs prévoit une réduction de 2 % pour les personnes avec un revenu de 46 295 $ (de 15 à 13 %) et de 46 295 $ à 92 580 $ (20 % à 18 %). Il s’agit de la réduction la plus généreuse de tous les partis.
De quoi plaire aux électeurs du PCQ, alors qu’un peu plus de 93% des personnes ayant l’intention de voter conservateur au prochain scrutin tiennent à avoir moins d’imposition, selon le sondage effectué par Mainstreet pour Noovo Info.
Parti québécois (PQ)
Les péquistes et leur chef Paul St-Pierre Plamondon sont les seuls des cinq principaux partis à ne pas promettre de baisses d’impôts ou de taxes.
Le parti propose plutôt de verser des allocations temporaires entre 750 $ et 1200 $ pour les personnes ayant un revenu entre 0 $ et 80 000 $ par année. Une dépense de 6,3 milliards $ provenant du «trop-perçu» de l’État avec l’inflation.
Le sondage Mainstreet démontre que seuls 43,1 % des personnes ayant l’intention de voter pour le PQ sont en accord avec une baisse d’impôts.
En outre, le PQ a également prévenu qu’il chercherait à limiter le nombre d’immigrants à 35 000 sur une base annuelle. Selon «PSPP», il n’y a «pas de lien» entre l’immigration et la pénurie de main-d’oeuvre, un facteur parfois montré du doigt quand vient le temps de se pencher sur la santé économique.
Les électeurs de M. Saint-Pierre Plamondon se plaisent dans sa vision des choses: 35,1% des répondants veulent «moins» que 40 000 nouveaux arrivants, et 13,1% en veulent beaucoup moins.
À voir également: Le PQ veut diminuer les seuils d’immigration au Québec
Québec solidaire (QS)
C’est du côté des électeurs potentiels de QS qu’on retrouve l’opposition la plus marquée à une baisse d’impôts. Seuls 42,7 % des répondants du sondage Noovo Info-Mainstreet se disent en faveur d’un tel allègement, contre 57,1 % en défaveur (30,1 % sont plutôt en désaccord, 27,1 % sont complètement en désaccord).
Un gouvernement solidaire augmenterait même les impôts particuliers ayant un revenu supérieur à 100 000 $ sans effectuer une baisse significative à la classe moyenne.
Pour affronter l’augmentation du coût de la vie, QS mise sur d’autres mesures comme la suspension de la TVQ sur des milliers de produits essentiels ainsi qu’un gel des tarifs d’Hydro.
Suspendre la TVQ semble d’ailleurs être une mesure assez bien perçue à travers le spectre politique mais, ironiquement, c’est chez les électeurs qui ont l’intention de voter pour QS que l’appui est le moins fort. En effet, ces répondants, comme ceux qui se rangent à l’heure actuelle derrière le PQ, sont en faveur à hauteur d’environ 77%.
QS désire également hausser le taux marginal d’imposition des particuliers faisant plus de 90 080 $, avec une augmentation de leur taux marginal d’imposition.
L’augmentation du nouveau montant personnel de base fait en sorte que les particuliers paieraient plus lorsqu’ils font 100 000 $.
Ainsi, un particulier ayant un revenu de 100 000 $ paierait 170 $ de plus d’impôt dans sa déclaration. Pour un particulier faisant 250 000 $, l’impôt supplémentaire à payer monterait à 4220 $.
Une personne touchant un revenu de 1 million $ paierait 36 670 $ de plus dans sa déclaration fiscale.
Méthodologie : Mainstreet a sondé un échantillon aléatoire de 1214 personnes âgées de 18 ans ou plus qui vivent dans la province de Québec du mardi 13 septembre au mercredi 14 septembre 2022. Le sondage a été réalisé à partir d’appels faits par réponse vocale interactive. Les répondants du sondage ont été rejoints via des appels téléphoniques par lignes terrestres et cellulaires. Les réponses ont été pondérées statistiquement en utilisant les renseignements démographiques recueillis dans le cadre du recensement de 2016. La marge d’erreur du sondage est de ±2.8%, à un niveau de confiance de 95%. Les marges d’erreur augmentent pour les sous-échantillons. Les totaux pourraient ne pas toujours arriver à 100% en raison des arrondissements.