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L’ancien premier ministre Silvio Berlusconi s’est retiré samedi de l’élection présidentielle italienne prévue pour la semaine prochaine, bien qu’il ait insisté sur le fait qu’il avait réussi à réunir suffisamment d’électeurs pour devenir chef d’État.
M. Berlusconi, 85 ans, a déclaré dans un communiqué qu’après mûre réflexion, il avait choisi de « faire un pas de plus sur la voie de la responsabilité nationale ». Le magnat des médias a demandé à ses partisans de ne pas voter pour lui.
Ayant attisé dans le passé les manifestations en raison de scandales sexuels et d’une condamnation pour fraude fiscale, M. Berlusconi a déclaré qu’il ne voulait pas que son nom soit la cause de « polémiques ou de déchirures » que le pays ne peut pas se permettre en cas de pandémie.
La perspective qu’il remporte un mandat de sept ans en tant que président, un poste censé fournir une sorte de boussole morale à la nation et représenter l’unité nationale, a déjà suscité une manifestation au début du mois à Rome.
Les législateurs du Parlement, ainsi que les délégués régionaux spéciaux, devraient commencer lundi à voter au scrutin secret pour choisir le prochain président italien.
M. Berlusconi a déclaré qu’il prévoyait rester à la tête du parti de centre-droit Forza Italia qu’il a fondé il y a trois décennies et de travailler pour garantir que les « grands électeurs » élisent quelqu’un « capable de recueillir un vaste consensus au Parlement ».
Il a également insisté pour que le premier ministre Mario Draghi reste en fonction. L’ancien chef de la Banque centrale européenne dirige un gouvernement d’unité nationale, mais a indiqué qu’il souhaitait devenir le successeur du président Sergio Mattarella, dont le mandat expire le 3 février.
Compte tenu des centaines de voix que M. Berlusconi et ses alliés de droite pourraient obtenir au Parlement, l’insistance de Berlusconi pour que Draghi reste au bureau du premier ministre pourrait compliquer toute quête de l’économiste crédité d’avoir aidé à sauver la monnaie européenne pour devenir président.
Pendant des semaines, M. Berlusconi avait sondé ses propres alliés conservateurs ainsi que les législateurs des forces centristes pour voir s’il avait suffisamment de soutien pour être élu.
Le bloc de centre-droit du Parlement, y compris les partis dirigés par le leader anti-migrants Matteo Salvini et la cheffe nationaliste d’extrême droite Giorgia Meloni, avait pressé Berlusconi de prendre une décision sur la candidature à la présidence, car les chances qu’il puisse recueillir suffisamment de voix d’ici au quatrième tour des élections semblaient incertaines.
Berlusconi, Salvini et Meloni pouvaient regrouper environ 400 des 1009 grands électeurs.
Une majorité des deux tiers est requise lors des trois premiers tours, ce qui rend peu probable qu’un vainqueur puisse apparaître rapidement, étant donné qu’aucun bloc politique ne représente une si grande marge. Le quatrième tour requiert une majorité simple.
Les élections présidentielles précédentes ont duré des jours avant de donner un vainqueur.