Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Environnement

«Du jamais vu» à Sherbrooke: menace d'inondation de la St-François dont le niveau a monté en flèche

«C'est une situation assez exceptionnelle. [...] On a évacué de manière préventive mais on l'a fait juste à temps», a fait savoir Stéphane Simoneau, coordonnateur aux mesures d’urgence lors d'un point de presse.

Les importantes quantités de pluie, qui sont tombées en Estrie depuis lundi, ont fait augmenter en flèche le niveau de la rivière Saint-François, qui traverse notamment le centre-ville de Sherbrooke.

Mardi, les autorités municipales ont signalé que le niveau de la rivière a atteint 21 pieds. Par conséquent, le cours d’eau est sous la haute surveillance de l’Organisation municipale de sécurité civile (OMSC).

«C'est une situation assez exceptionnelle. [...] On a évacué de manière préventive mais on l'a fait juste à temps. On espère qu'avec les éclaircies qui viennent en après-midi, on pourrait avoir un répit», a fait savoir Stéphane Simoneau, coordonnateur aux mesures d’urgence lors d'un point de presse en matinée. «On a une pluie intense.»

«On est passé de 8 pieds à 21 pieds en moins de quatre heures, c'est une quantité d'eau extraordinaire», a-t-il ajouté.

Voyez le compte-rendu de Dominique Côté au bulletin Noovo Le Fil Estrie dans la vidéo qui accompagne ce texte.

Les autorités signalent que le camping de l’Île-Marie de Sherbrooke, situé sur les berges de la rivière Saint-François, de même que le garage municipal ont été évacués. Alors que le camping est presque entièrement inondé, les roulottes ont été déménagées de l'autre côté de la rue Saint-Francis, dans le secteur de Lennoxville.

Des voies de circulation ont été fermées à la circulation, notamment la bretelle du boulevard des Grandes-Fourches Sud en direction de la rue Galt.

 

D'autres évacuations pourraient survenir selon l'évolution de la situation et si le niveau de l'eau excède 21 pieds. La Ville de Sherbrooke affirmait, mardi matin, qu’elle procédait aux premières évacuations préventives dans certaines rues à proximité de la rivière.

«Il faut juste être patient et laisser la nature prendre sa place.»
-Stéphane Simoneau, coordonnateur aux mesures d’urgence

Lors d'un point de presse en fin de matinée, la mairesse Évelyne Beaudin a affirmé qu'un total de 144 logements, incluant maisons et garderies, ont été évacués de manière préventive.

«Le nombre de personnes qu'on doit évacuer pour l'instant de façon préventive est en augmentation avec les minutes qui passent. [...] Cela représente 296 personnes», a-t-elle affirmé.

Les autorités offrent leur soutien à la population touchée. «Leur Ville est derrière eux pour les soutenir dans cette période de turbulence», a précisé la mairesse Beaudin en point de presse.

«Avec les changements climatiques, tout est de moins en moins prévisible. [...] Avant c'était beaucoup des crues printanières qu'on vivait, [...] aujourd'hui on se retrouve dans une situation où on a des inondations en plein de mois de juillet», a-t-elle soutenu.

La municipalité a également demandé aux résidents stationnés dans le secteur du stationnement du Maxi, situé au 150 rue des Grandes-Fourches S, de retirer leur véhicule «dans les meilleurs délais».

Fermeture de routes à Cookshire-Eaton

Le service incendie a procécé à l'évacuation de résidences et les services municipaux ont recensé un certain nombre de chemins et de routes impraticables. 

En raison des inondations dans le secteur des rue Eaton et Castonguay, la Ville de Cookshire-Eaton a fermé plusieurs routes aux abords de la rivière Eaton, soit la rue Albert; la rue Bellevue; la rue Castonguay; la rue Eaton et la rue des Trembles.

Certains chemins sont également fermés, soit le chemin Learned Plain entre les adresses civiques 325 et 774; le chemin Wheeler entre les adresses civiques 290 et le 301.

Des dommages furent recensés sur les chemins Flanders; Lower et Low Forest. Les dommages sur ces routes sont causés par l'érosion issue du fort volume d'eau qui s'écoulait dans les fossés, dit-on.

À l’aube mardi, Environnement Canada a émis un avertissement de pluie pour la région de Sherbrooke. L’agence fédérale prévoyait alors de 15 à 25 millimètres de pluie supplémentaires d'ici l’heure du midi, mardi.

Environnement Canada ajoutait que de telles précipitations combinées à celles déjà reçues étaient inhabituellement élevées et qu’elles risquaient de causer des crues soudaines, des inondations, des glissements de terrain et des accumulations d'eau sur les routes.

La rivière Saint-François prend ses origines dans le Grand Lac Saint-François et traverse de nombreuses municipalités, y compris Windsor, Richmond et Drummondville avant de se jeter dans le fleuve Saint-Laurent.

Il est possible de suivre l’évolution de la situation au sherbrooke.ca/inondation.

Pour toutes les dernières nouvelles sur l’Estrie, consultez Noovo Info.

Des avertissements en vigueur dans plusieurs régions

Les fortes pluies tombées depuis lundi dans certaines régions du Québec, jumelées à celles de mardi qu'on prévoit abondantes, ont incité des autorités municipales à agir. Un peu moins d'un millier de personnes étaient évacuées mardi après-midi, principalement de façon préventive.

Un porte-parole du ministère de la Sécurité publique a expliqué que les orages ont fait des dégâts surtout «dans un corridor» qui inclut l'Estrie, le Centre-du-Québec, la Mauricie, Québec, Charlevoix et Chaudière-Appalaches.

«Des chemins qui ont été obstrués, des routes endommagées, des ponceaux qui ont cédé, c'est ce genre de conséquences là qu'on voit», a précisé Joshua Ménard-Suarez.

À Sainte-Brigitte-de-Laval, près de Québec, 520 personnes ont été évacuées et la mairesse France Fortier a déclaré «l'état d'urgence locale» en raison de la crue de la rivière Montmorency.

À Québec, le Service de protection contre l'incendie a procédé, mardi, à une évacuation obligatoire d'une vingtaine de résidences dans le secteur de la rue des Trois-Saults, en raison également du niveau d'eau de la rivière Montmorency qui a dépassé son seuil d'inondation et dont le débit d'eau continue d'augmenter.

  • Charlevoix

La rivière du Gouffre, qui était sortie de son lit et avait causé des dégâts majeurs en mai dernier, a de nouveau provoqué des «inondations majeures», en amont du pont du village de Saint-Urbain.

  • Laurentides et Lanaudière

Dans plusieurs secteurs des Laurentides, de Lanaudière et de la Maurice, les conditions sont propices à la formation d'orages violents pouvant produire des rafales fortes et de la grêle de grosse taille en après-midi.

  • Mauricie

Les conditions sont également propices aux orages violents dans cette région où  plusieurs chemins sont endommagés ou fermés en raison des fortes précipitations. C'est le cas notamment à Saint-Casimir, Sainte-Anne-de-la-Pérade et Lac-aux Sables.

  • Lac-Saint-Jean

Dans plusieurs secteurs, des quantités totales de pluie entre 50 et 70 millimètres sont prévues d'ici mardi soir. Des inondations sont possibles par endroits dans les basses terres et les pluies torrentielles peuvent causer des crues soudaines et une accumulation d'eau sur les routes.

  • Côte-Nord

On prévoit des quantités totales de pluie d'environ 50 millimètres d'ici mardi soir. Les pluies torrentielles peuvent causer des crues soudaines et une accumulation d'eau sur les routes dans les secteurs des Escoumins, de Forestville, de la rivière Manicouagan, de Chutes-des-Passes et du réservoir Pipmuacan.

Risques de glissements de terrain

Les risques de glissements de terrain sont à la hausse lorsque les sols sont gorgés d'eau, comme c'est le cas actuellement, prévient par ailleurs le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Joshua Ménard-Suarez.

«C'est insidieux, parce que c'est difficile de savoir où ça peut se manifester, quand et quelle ampleur ça peut prendre.»

La sécurité publique demande à la population de rester aux aguets et de signaler aux autorités municipales toute anomalie sur un terrain, comme une fissure sur un terrain en pente, un renflement dans une pente, un éboulement ou encore un écoulement inhabituel d'eau dans un talus.

Avec les informations de Dominique Côté pour Noovo Info et de La Presse canadienne