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Certains conseillers municipaux émettent toutefois leurs réserves.
Après trois années de travaux préparatoires, la Ville de Sherbrooke a présenté, mardi, son Plan nature qu'elle compte mettre en place au cours des prochaines années.
Malgré des réticences de la part de certains élus indépendants, le Plan nature a été adopté par le conseil municipal.
Le document présenté lors de la séance du conseil municipal servira d'outil de planification et servira de guide pour une meilleure conservation des milieux naturels sur le territoire de la Ville de Sherbrooke.
Le Plan nature permettr aussi «de planifier et d'optimiser l'aménagement du territoire, avec l'objectif d'en conserver 45 % en milieux naturels.»
Du même souffle, Sherbrooke a adopté une nouvelle règlementation qui vise à protéger les milieux humides et boisés d'intérêt de façon temporaire, jusqu'à ce que les règlements d'urbanisme soient en adéquation avec le Plan nature.
La Ville de Sherbrooke compte protéger 45% de son territoire en milieux naturels. Crédit photo : Noovo Info
En entrevue à Noovo Info, la co-directrice du conseil régional de l'Environnement de l'Estrie, Jacinthe Caron, a indiqué que la mise en place du Plan nature devenait nécessaire, surtout avec les changements climatiques qui perturbent de plus en plus le quotidien des citoyens.
«Avec les changements climatiques, on va avoir plus de chaleur, plus de chaleur prolongée. Donc, c'est d'autant plus important de préserver ce qui nous reste de nature parce que les citoyens vont en avoir de besoin. Récréer des milieux naturels c'est autrement plus cher que de préserver ceux que nous avons en ce moment», fait valoir madame Caron.
À l'heure actuelle, la Ville de Sherbrooke compte 53 % de milieux naturels sur son territoire. Avec son Plan nature, elle ne compte pas descendre plus bas que 45 %.
Plus précisément, l'objectif est de conserver 93% de l'ensemble des milieux humides du territoire, 100% de l'ensemble des milieux hydriques encore à l'état naturel et 83% de l'ensemble des boisés.
Les autorités municipales ont également détaillé une cinquantaine d'éléments afin d'atteindre les objectifs du Plan nature. On parle entre autres de superficie, des fonctions et de services écologiques et de connectivité écologique.
La raison pour laquelle on choisit Sherbrooke, pour s’y établir, fonder une famille ou vieillir, c’est parce qu’elle nous offre une vie urbaine en pleine nature. Plus que jamais, nous devons protéger cette nature en planifiant notre développement en considérant d’abord l’environnement et la mobilité. Ainsi, nous pourrons nous assurer que les futures générations vivront eux aussi dans une ville verte », a soutenu la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, par voie de communiqué.
En séance du conseil municipal, la mairesse Beaudin n'a pas hésité «à déchirer sa chemise» pour défendre le Plan nature.
Même si le Plan nature a été adopté au conseil municipal de Sherbrooke, mardi soir, les conseillers indépendants estiment pour leur part que l'objectif est très ambitieux.
En effet, dans une missive envoyée aux médias, Annie Godbout, Hélène Dauphinais, Jennifer Garfat, Nancy Robichaud et Paul Gingues ont déposé un amendement à la résolution du dépôt du Plan nature.
Rappelons que ce plan doit être déposé auprès du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, au plus tard le 16 décembre 2023.
Les cinq conseillers proposent de prendre ce temps supplémentaire de six mois pour consulter les parties prenantes, principalement la population et effectuer les modifications nécessaires pour réduire les coûts du Plan nature.
Les conseillers estiment aussi que la cible de 45 % est «très ambitieuse».
«La cible fixée dépasse largement celle d'autres villes québécoises et même du gouvernement du Québec, qui est de 30%», peut-on lire dans la communication des conseillers transmise aux médias.
Mesdames Godbout, Dauphinais, Garfat, Robichaud et monsieur Gingues croient que la mise en place d'un Plan nature est plus que nécessaire, mais il doit «se faire dans le respect des enjeux sociaux et économiques que nous vivons, et non, en opposition.»
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