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«Cette exception temporaire vient assurer que les titulaires qui n'ont pu renouveler leur permis dans les délais prescrits ne sont pas pénalisés par la situation» - Geneviève Guilbault
La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, admet que la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a mal planifié sa transition numérique et mal communiqué les implications de cette transition aux usagers.
«Le travail de planification, quant à moi, n’a pas été bien fait, ce qui fait qu’on se retrouve avec des files d’attente qu’on dirait que personne n’avait anticipées, mais il y a aussi le travail de communication. (…) On en a probablement trop peu fait et on tire des leçons de ça», a-t-elle reconnu en mêlée de presse à l’issue de la visite d’une succursale montréalaise de la SAAQ vendredi matin.
Voyez le reportage de Véronique Dubé sur ce sujet dans la vidéo.
Elle refuse toutefois, du moins pour l’instant, de blâmer les dirigeants de la société d’État et assume elle-même la responsabilité des délais déraisonnables et des ratés de la mise en place du nouveau système, mais promet qu’une analyse rétrospective viendra faire la lumière sur les ratés de cette transition et la responsabilité de ses architectes.
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«Moi, je me considère très imputable. Vous voyez, normalement c’est la direction de la SAAQ qui serait devant vous et qui s’expliquerait, mais c’est moi depuis une semaine et je vais continuer de le faire tant et aussi longtemps que ça va être nécessaire parce que je veux que cette situation-là se redresse», a-t-elle dit.
Puis, elle a ajouté que «ce n’est pas qu’il n’y a personne d’imputable et en temps et lieu on fera les analyses et on verra qui a fait quoi et qui ne devrait peut-être pas faire quoi la prochaine fois».
Mme Guilbault a par ailleurs annoncé une nouvelle mesure, soit la prolongation jusqu’au 1er juin de la validité des permis de conduire qui étaient venus à échéance entre le 26 janvier et le 9 mars. Cette mesure vient s’ajouter à une série d’autres accommodements visant à ne pas pénaliser la clientèle de la société d’État.
De plus, la ministre a ajouté que du personnel additionnel viendra en aide aux personnes qui ont de la difficulté à s’inscrire sur le portail numérique du gouvernement, une étape préalable à l’accès aux services en ligne, et ce, dans sept succursales de la SAAQ à Montréal, Laval, Longueuil, Québec, Gatineau, Saguenay et Drummondville. La démarche d’inscription sera également allégée.
Mme Guilbault était venue rencontrer les employés de la succursale afin, d’une part, de remercier les employés pour l’effort additionnel que leur impose cette transition et ses difficultés d’implantation, mais aussi pour prendre le pouls des mesures déjà annoncées. Elle assure que ces mesures, notamment le délai de grâce de trois mois accordé aux détenteurs de permis échus et la prolongation jusqu’à la fin d’août pour la conversion des permis internationaux, ont permis de réduire considérablement la pression.
Par ailleurs, elle affirme que la SAAQ a priorisé les dossiers des camionneurs et des chauffeurs de taxi afin que ceux-ci, dont le travail exige un permis en règle, ne soient pas pénalisés par des retards indus.
Dans le cas des camionneurs, environ 2000 d’entre eux doivent être enregistrés à l’International Registration Plan, qui vient à échéance le 31 mars, une procédure qui se fait à la SAAQ.
«En aucun cas je ne vais accepter qu’un camionneur ne puisse pas travailler à partir du 31 mars ou du 1er avril parce qu’il n’aurait pas été capable d’avoir son service à la SAAQ, a assuré Mme Guilbault. Ce qu’on me dit, c’est qu’en ce moment on est corrects pour offrir le service pour les camionneurs. On les rencontre lundi et si je vois qu’il y a un problème, on va le régler.»
Dans le cas des chauffeurs de taxi, la ministre a indiqué qu’ils bénéficient également d’une voie de passage prioritaire, mais n’écarte pas l’idée d’une prolongation de la validité de leur permis en cas de délai. «Si je m’apercevais qu’effectivement il y a des taxis qui peuvent avoir des problèmes, vont être empêchés de travailler, on va régler le problème.»
Le chef par intérim du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, convient qu’il ne s’agit pas de la première fois que le gouvernement québécois connait des ratés dans l’implantation d’un nouveau système informatique.
«Ça a l’air qu’on n’apprend pas collectivement de nos erreurs. Ça a l’air que le gouvernement caquiste, qui est dans sa cinquième année, de ce que l’on avait comme expérience passée», a lancé le chef libéral au bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Marie-Christine Bergeron.
M. Tanguay soutient qu’il aurait été plus judicieux de commencer cette implantation par segment, au lieu de la faire en une seule fois.
Le chef libéral remet également en question les décisions du ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire.