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En raison de l’intensité du sport professionnel, plusieurs scènes irréalistes ont été captées sur les bancs des équipes de la Lnh.
En raison de l’intensité du sport professionnel, plusieurs scènes irréalistes ont été captées sur les bancs des équipes de la Ligue nationale de hockey (LNH): moutarde, jus de cornichon et sirop d’érable font notamment partie des aliments anodins qui sont consommés par certains joueurs du circuit Bettman. Comment expliquer cet étrange comportement?
Le directeur de haute performance et naturothérapeute au centre Axxeleration, Sébastien Lagrange, a expliqué lors d’un entretien avec le Noovo.Info que les remèdes de grand-mère ont leur place dans le monde du hockey.
Selon M. Lagrange, les athlètes professionnels ont besoin d’énergie le plus rapidement possible et décident de consommer des aliments «qui n’ont pas besoin de digestion».
Le Québécois Pierre-Luc Dubois a notamment été aperçu en avril 2023 en train d’ingurgiter du sirop d’érable entre deux présences sur la glace. Un comportement qui a suscité plusieurs réactions.
Pierre-Luc Dubois drinking maple syrup tubes on the bench😂😂 pic.twitter.com/gBUbC85UXg
— Everything Hockey (@EHClothing) April 19, 2023
«Il y a des processus dans le corps humain pour transformer ce qu’on prend pour pouvoir produire de l’énergie, avance M. Lagrange. Donc, c’est là qu’on voit des gens prendre du sirop d’érable, des compotes de pommes. Des aliments qui n’ont pas besoin de digestion
Selon certaines croyances, le jus de cornichon et la moutarde auraient un rôle à jouer afin de réduire et prévenir les crampes. Le jus de cornichon serait par ailleurs une boisson de prédilection pour le vétéran des Canadiens de Montréal, Brendan Gallagher. L'attaquant des Mooseheads de Halifax Zachary L'Heureux a quant à lui opté pour la moutarde en plein match.
«Ce qu’on croit, c’est que nos neurones vont être moins stimulées et contracter le muscle, donc on pourrait en quelque sorte perdre la sensation qu’on va avoir une crampe musculaire. Les athlètes risquent donc (de boire de la moutarde ou du jus de cornichon) lorsqu’ils croient qu’ils vont avoir une crampe.»
Celui qui se spécialise dans le développement des athlètes de haut niveau se questionne toutefois si ces techniques insolites fonctionnent réellement. «Des joueurs doivent prendre ça simplement parce qu’ils ont vu un de leur coéquipier le prendre.» De plus, aucune étude n’aurait été concluante afin de démontrer l’efficacité réelle de ces produits.
La nutritionniste du sport Ève Crépeau a également démystifié le mythe du jus de cornichon et de la moutarde en entrevue à Radio-Canada, affirmant que ces aliments ne prévenaient pas les crampes et qu’il était inutile d’en consommer sur une base régulière. Cependant, il serait possible que les aliments à base de vinaigre puissent réduire l’intensité des contractions musculaires.
M. Lagrange démystifie quant à lui un comportement étrange chez certains sportifs qui décident de cracher une gorgée de Gatorade au lieu de l’avaler.
«C’est un truc pour le cerveau. Se gargariser avec la boisson énergisante, ça envoie un signal à notre cerveau qu’on a une quantité de sucre qui entre dans notre corps sans même avoir à l’ingérer.»
L’attaquant-vedette des Panthers de la Floride, Matthew Tkachuk, a révélé en entrevue que ses coéquipiers ont pris des moyens inhabituels pour remporter le sixième plus long match de l’histoire de la LNH face aux Hurricanes de la Caroline.
Bien que la série se soit terminée par un balayage des Panthers, trois des quatre affrontements de la finale de l’Association de l’Est ont requis du temps supplémentaire. Et ces prolongations auraient des impacts sévères sur le corps des athlètes, qui doivent prendre des mesures drastiques pour conserver leurs forces.
«Quand on va jouer au-dessus d’un certain nombre de minutes, au niveau de l’hydratation, on perd beaucoup de poids. Si on perd seulement 1% de notre poids, ça peut équivaloir à une perte de force de 10%», a expliqué M. Lagrange, qui estime qu’une perte de force équivaut à une hausse du risque de blessure.
Aux yeux du détenteur d’un doctorat en physiologie et biologie, le comportement des joueurs des Panthers de la Floride est plus ou moins compréhensible. D'accord pour la pizza, un aliment très commun chez les athlètes professionnels pour ingérer de précieuses calories et protéines... Mais du Red Bull?
Post-game priorities: food and sleep.
— Sportsnet (@Sportsnet) May 19, 2023
Matthew Tkachuk - he's just like us! pic.twitter.com/6KiPG9L077
«Prendre un Red Bull, ce n’est pas une bonne idée, estime M. Lagrange. Ça peut affecter leur sommeil. Après un match, le but c’est de calmer notre corps pour essayer de récupérer et être en mesure de se coucher le plus rapidement possible, chose qui n’est pas facile après un match en raison de la dopamine.»
Sébastien Lagrange conseille aux personnes souhaitant bien se préparer avec un grand effort physique de faire le plein de glucides et de consommer énormément d’électrolytes pendant l’exercice.