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Les personnes vivant dans des logements locatifs auraient une qualité de vie moins bonne que les personnes vivant dans une maison appartenant à un membre du ménage. Cette insatisfaction est encore plus vraie chez les plus jeunes, soit les 15 à 29 ans.
Les personnes vivant dans des logements locatifs auraient une qualité de vie moins bonne que les personnes vivant dans une maison appartenant à un membre du ménage.
C'est ce qui ressort de diverses vagues d'étude de l'Enquête sociale canadienne (ESC) menées en 2021 et 2022.
Selon l'enquête de Statistique Canada, un peu plus de 38 % des locataires interrogés ont déclaré avoir de la difficulté à combler leurs besoins financiers alors que ce taux était d'un peu plus de 22 % pour les propriétaires.
Également, 41,5 % des locataires ont fait état «d'une satisfaction générale élevée à l'égard de la vie» alors que ce taux grimpe à 53,1 % pour les propriétaires.
«Les locataires étaient également moins enclins à faire état d'un fort sentiment d'appartenance à leur communauté et plus susceptibles de déclarer des sentiments de solitude», ajoute-t-on dans le résumé de l'ESC.
De récentes données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) démontrent que les locataires se sont heurtés aux taux de logements inoccupés les plus faibles jamais observés (1,5 %) et à un accroissement sans précédent du loyer moyen (+8,0 %) en 2023, et ce, partout au Canada.
«Ils ont en outre consacré une part plus importante de leur revenu aux frais de logement que ne l'ont fait les propriétaires, ce qui les expose à une plus forte pression financière lorsque les coûts augmentent, comme la nourriture», explique-t-on.
Selon Statistique Canada, les frais de logement représentent la plus grande partie du budget de presque tous les ménages, et les Canadiens ont consacré une part plus importante de leur revenu à ces coûts: 31,4 % en 2021 comparativement à 29,3 % en 2019.
Au deuxième trimestre de 2023, près de 27 % des ménages ont indiqué avoir de la difficulté ou beaucoup de difficulté à répondre à leurs besoins financiers, comparativement à moins de 19 % à la fin de 2021.
L'Enquête sociale canadienne démontre également, au deuxième trimestre de 2023, que les Canadiens âgés de 15 à 54 ans ont affiché de moins bons résultats que ceux âgés de 55 ans et plus en ce qui a trait à plusieurs indicateurs de la qualité de vie.
«Ils étaient moins susceptibles de déclarer une grande satisfaction générale à l'égard de la vie (47,2 % par rapport à 58,2 %) et une excellente ou très bonne santé mentale (44,8 % par rapport à 55,1 %)», indique Statistique Canada.
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Cette insatisfaction est encore plus vraie chez les plus jeunes, soit les 15 à 29 ans.
Selon l'enquête Composer avec les obstacles socioéconomiques: incidence sur le bien-être des jeunes Canadiens, publiée en septembre 2023, de 2016 à 2021-2022, les jeunes de 15 à 29 ans se sont plus précisément dits moins satisfaits et moins optimistes à propos de l'avenir que dans les années antérieures, en plus d'être plus susceptibles de se sentir seuls que les Canadiens plus âgés.
Selon Statistique Canada, «les jeunes canadiens ont tendance à rencontrer de plus grandes difficultés que les personnes de groupes d'âge plus avancé sur la question des frais de logement».
Selon l'ESC, 51,7 % des Canadiens — tous âges confondus — ont fait état d'une grande satisfaction générale à l'égard de la vie.
La crise du logement sévit d'un bout à l'autre du Canada et fait régulièrement la manchette dans l'actualité politique que ce soit au niveau fédéral, ou provincial.
À Ottawa, le ministre du Logement, Sean Fraser, a récemment soutenu que son gouvernement mettra en œuvre au cours des prochaines semaines plus de 60 accords de logement avec de petites communautés rurales à travers tout le pays. M. Fraser a estimé que ces ententes, d'une valeur de 176 millions de dollars, aideront à construire plus de 50 000 logements au cours des dix prochaines années. Le gouvernement fédéral suggère aussi de fournir un catalogue de plans préapprouvés pour faciliter et accélérer l'érection de maisons et d'immeubles d'habitation.
En décembre dernier, le premier ministre Justin Trudeau avait demandé «quelques années» de patience aux Canadiens pour que les prix des logements baissent «à un niveau abordable», reconnaissant du coup que de construire assez de logements afin de répondre à la crise du coût de la vie «ne se fait pas en claquant des doigts.»
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Au Québec, la Coalition avenir Québec (CAQ) et les différents partis d'oppositions présentent différentes pistes de solution pour soutenir la crise de l'habitation.
Par exemple, le Parti québécois (PQ) désire mettre en place un rabais de 3,5 % sur les taux d'intérêt pour les premiers acheteurs. Tout comme le gouvernement, le PQ suggère de fournir un catalogue de plans préapprouvés et propose également de convertir ou vendre les bâtiments gouvernementaux laissés vacants pour en faire de lieux de résidence.
De son côté, le Parti libéral du Québec (PLQ) a présenté, plus tôt en février, trois mesures en habitation pour augmenter les mises en chantier domiciliaires: l'exemption de la TVQ sur les matériaux pour les nouvelles constructions, une enveloppe de 200 millions de dollars à la disposition des municipalités qui atteindront les objectifs et les cibles de réduction des délais d'analyse des dossiers domiciliaires et pour l'émission des permis de construction, ainsi que la priorisation des branchements des projets domiciliaires afin de permettre de réduire les coûts et d'accélérer la livraison des projets.
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Chez Québec solidaire (QS), on veut mettre fin à la surenchère sur le prix des résidences qui profite à de nombreux propriétaires et agents immobiliers. Le parti de gauche veut que les offres d'achat sur une même propriété soient divulguées.
À la CAQ, on attend l'adoption du projet de loi 31, qui doit notamment limiter l’utilisation de la cession de bail. Avant l’adoption, il reste l’étape de la prise en considération du rapport de la commission d'étude par l’Assemblée nationale. Le projet de loi 31 a provoqué plusieurs levées de boucliers, particulièrement parce qu’il s’attaque à la cession de bail. Le projet de loi prévoit qu’un propriétaire pourra refuser une cession pour un motif autre que sérieux.
Statistique Canada publiera mardi son rapport sur l’Indice des prix à la consommation (IPC) de janvier et les prévisionnistes s'attendent à une baisse du taux d'inflation au Canada. La plupart des économistes s'attendent toutefois à ce que les coûts du logement continuent de monter en flèche cette année, ce qui rendra la tâche de la Banque du Canada encore plus difficile.
Avec des informations de La Presse canadienne.