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Moulées en bronze ou inscrites sur un panneau, les plaques historiques sont parfois la seule leçon d'histoire que beaucoup d'entre nous reçoivent. Et maintenant, Parcs Canada veut que des centaines soient changées.
Ces plaques sont apposées sur de vieux bâtiments où vivait quelqu'un d'important. Ou elles sont installées sur un rocher surplombant quelque part où quelque chose s'est passé.
Moulées en bronze ou inscrites sur un panneau, les plaques historiques sont parfois la seule leçon d'histoire que beaucoup d'entre nous reçoivent. Et maintenant, Parcs Canada veut que des centaines soient changées.
«La façon dont bon nombre des désignations historiques nationales sont encadrées et positionnées ne rend pas justice à l'ampleur des impacts qu'elles ont eus sur la société canadienne», estime Patricia Kell, directrice du patrimoine culturel de l'organisme fédéral.
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Parcs Canada déploie un programme de trois ans visant à réexaminer et à réécrire les plaques que la Commission des lieux et monuments historiques du Canada utilise pour signaler les lieux jugés importants pour comprendre le passé du Canada.
Parmi les sites dont les plaques seront réécrites, on retrouve des forts de traite des fourrures tels que Fort Langley en Colombie-Britannique et York Factory au Manitoba. Parc Canada revisitera aussi l'arrivée de Jacques Cartier dans la région de Gaspé, pour des raisons coloniales.
Certains impliquent des personnages historiques qui avaient des croyances en contradiction avec les normes actuelles, dont l'un des Pères de la Confédération, John A. Macdonald; Archibald Belaney, autrement connu sous le nom de Grey Owl; et Nicholas Flood Davin, fondateur de l'un des premiers journaux occidentaux.
La justification des changements, ainsi qu'une liste des sites prioritaires, sont décrites dans un document obtenu en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.
Le document indique que sur 2192 sites historiques, environ les deux tiers des textes de plaque sont corrects. Parmi les autres, plus de 200 sont considérées comme hautement prioritaires pour le changement.
Parmi les raisons évoquées, certaines plaques ignoraient les contributions autochtones ou utilisaient un langage désuet. Un autre problème concerne les croyances controversées des personnages historiques.
La raison la plus courante de la réécriture est des «suppositions coloniales».
«Cela fait référence à une forme d'histoire où le progrès de la civilisation occidentale est compris comme inévitable», note-t-on.
«Les suppositions antérieures sur l'histoire du Canada qui excluaient les peuples autochtones, entre autres, ne peuvent plus être acceptées.»
Ces plans ont suscité des accusations de présentisme – l'erreur de juger le passé selon les normes du présent. De telles accusations ont été portées par Larry Ostola, ancien vice-président de la conservation du patrimoine à Parcs Canada.
«Une nouvelle perspective woke est imposée à ce qui était auparavant un processus de désignation historique apolitique et fondé sur les faits», a-t-il déploré dans le «National Post».
Mais Mme Kell a rétorqué que les changements étaient en partie motivés par le rapport de 2015 de la Commission vérité et réconciliation. L'un des appels à l'action recommandait au Canada «d'élaborer un cadre de réconciliation pour le patrimoine canadien et la commémoration».
Elle a dit qu'il s'agissait d'élargir les histoires racontées, et non d'effacer celles du passé.
«On s'appuie sur ce qui existait auparavant. On prend cela comme point de départ et on ajoute des couches et des voix supplémentaires», a-t-elle soutenu.
«Il est important de continuer à réfléchir à ces événements. Il existe des couches supplémentaires de compréhension à leur sujet et certaines de ces compréhensions ne sont pas des célébrations.»
Bon nombre des sites hautement prioritaires sont d'anciens forts de traite des fourrures.
«De nombreuses désignations associées au commerce des fourrures ont exclu le rôle essentiel des peuples autochtones», indique le document.
«En […] reconnaissant le partenariat nécessaire qui existait entre les deux cultures, cet écart de signification historique commencera à être corrigé.»
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Parcs Canada réévaluera aussi des sites associés à la guerre de 1812, au cours de laquelle de nombreux guerriers des Premières Nations ont combattu aux côtés des troupes britanniques et des milices canadiennes.
D'autres plaques tentent de comprendre des idées diffusées par de nombreux Canadiens célèbres et accomplis et qui sont aujourd'hui considérées comme odieuses.
William Osler, parfois appelé le père de la médecine moderne, s'est moqué des peuples autochtones et a écrit que le Canada «devrait être le pays d'un homme blanc».