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«Il y a toujours un danger à geler les prix et le danger c’est que les hausses nous rattrapent plus tard», croit toutefois Pascal Thériault, agronome et économiste.
Justin Trudeau demande aux grands épiciers canadiens – Loblaw, Metro, Empire, Walmart et Costco – d’élaborer un plan pour stabiliser les prix alors que les Canadiens luttent quotidiennement contre l’inflation.
«Les grandes chaînes d'épicerie réalisent des bénéfices records. Ces bénéfices ne devraient pas être réalisés sur le dos de personnes qui ont du mal à nourrir leur famille», a-t-il déclaré jeudi à London, en Ontario, à la suite d'une retraite du caucus.
Justin Trudeau a également brandi la menace de mesures fiscales «si le plan des grands épiciers n’apporte pas un réel soulagement à la classe moyenne.»
À savoir si une telle demande est réaliste, l’agronome et économiste Pascal Thériault a confié à Noovo Info que selon lui, l’intention du gouvernement Trudeau est bonne, «mais que le tout relève plus d’une mesure politique qu’économique.»
«Il y a toujours un danger à geler les prix et le danger c’est que les hausses nous rattrapent plus tard.»
M. Thériault rappelle que le but d’Ottawa dans ce dossier est de taxer davantage les profits effectués par les grandes chaînes au cours des dernières années.
«Les profits sont réalisés parce qu’ils vendent des produits sur la marge. Quand les prix sont plus élevés, ils font plus de profit», explique-t-il.
Certains intervenants prônent un gel des prix de certains produits, une mesure récemment entreprise par la France.
Pascal Thériault croit qu’il s’agit d’une bonne idée, mais à court terme.
«Ça donne un certain répit aux consommateurs, cependant on ne sait pas ce qu’il arrive avec le prix des autres produits sur les tablettes», croit-il.
M. Thériault souligne qu’il doit aussi s’agir d’une entente commune avec les fabricants et les détaillants.
« Ultimement si les fabricants continuent à subir des hausses de prix, ils vont refiler la hausse aux détaillants et eux vont refiler la facture aux consommateurs. C’est une accalmie d’un an que la France propose…», souligne-t-il.
«Le but est de limiter la hausse, pas de baisser les prix», conclut l’agronome et économiste.
Voyez l’intervention complète de Pascal Thériault, agronome et économiste au bulletin Noovo Info du jeudi 14 septembre 2023 avec Michel Bherer dans la vidéo ci-haut.