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Le gouvernement québécois fait face à un choix: conserver les CHSLD privés ou mieux les soutenir. C’est le message lancé par l’avocat du directeur général et de la propriétaire de la Résidence Herron devant la coroner qui enquête sur la vague de décès en CHSLD.
« Dans le cadre de vos recommandations, ce sera important que le gouvernement fasse un choix. Est-ce que tout simplement on prend une décision de ne plus avoir de CHSLD privés dans la province de Québec ou plutôt on décide d’avoir un meilleur accompagnement et malgré le fait que ce soit privé, on les considère quand même comme une partie intégrante de notre système de santé ? », a affirmé Me Alexandre Paradis, mercredi, au palais de justice de Trois-Rivières.
Me Paradis a reproché au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île son peu de considération pour les demandes du CHSLD Herron relativement au manque de personnel au début de la pandémie.
Il a donné en exemple dans ses représentations un appel du directeur général, Andrei Stanica, resté sans réponse le 27 mars 2020 au CIUSSS pour un besoin d’employés. Il a dû réitérer sa demande le lendemain.
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Les établissements privés sont aussi apparus comme « des clients de second ordre » en matière d’équipements de protection qui étaient principalement réservés au secteur public, a mentionné Me Paradis.
Se basant sur un sondage de l’Association des établissements privés conventionnés, l’avocat a dit que de nombreux CHSLD privés ne sentent toujours pas avoir le soutien nécessaire des CIUSSS.
« On a deux choix. Est-ce qu’on abolit ou on oublie les CHSLD privés ou est-ce qu’on les inclut davantage dans la gestion qui est faite par les CIUSSS ? Parce qu’il n’y en a pas d’autres options. Il faut qu’on soit là ou qu’on les enlève », a-t-il réitéré, plaidant pour de meilleurs liens entre les CHSLD privés et les gestionnaires publics.
L’avocat représentant le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île, Me Jean-François Pedneault, a plutôt fait état d’un manque de collaboration de la part de la direction de Herron, notamment pour obtenir une liste des employés et des résidants.
Il a aussi parlé d’une désorganisation déjà existante à la Résidence Herron avant la pandémie, qui s’est accentuée avec l’arrivée de la COVID-19. Me Pedneault a dit que les CHSLD ont reçu le 12 mars 2020 un guide prévoyant la mise à jour d’un plan de contingence en cas de manque de personnel.
« Un plan de contingence en cas de manque de personnel, ce n’est pas d’appeler à l’aide au moment où il n’y a plus personne, c’est de prévoir ce qu’on ferait s’il manque de monde en quantité importante », a-t-il soutenu.
Me Pedneault a détaillé que le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île avait envoyé plusieurs dizaines d’employés pour prêter main-forte au CHSLD Herron entre la fin mars et le début avril.
L’enquête de la coroner Géhane Kamel se penche sur les morts de personnes âgées ou vulnérables survenues dans des milieux d’hébergement au cours de la première vague de la pandémie de COVID-19.
Pendant cette vague initiale, du 25 février au 11 juillet 2020, les Québécois de 70 ans et plus ont compté pour 92 % des décès dus à la COVID-19, d’après des données de l’Institut national de santé publique du Québec. Ce sont 5211 d’entre eux qui ont alors succombé à la maladie.
L’enquête de la coroner, elle, se limite aux événements ayant eu lieu entre le 12 mars et le 1er mai, au plus fort de la crise. Son objectif n’est pas de désigner un coupable, mais bien de formuler des recommandations pour éviter de futures tragédies.
Six CHSLD et une résidence privée pour aînés ont été désignés comme échantillon. Un décès a été examiné pour chaque établissement, puis la coroner s’est penchée sur la gestion provinciale de la crise.
Les audiences de cette semaine portent sur les recommandations des diverses parties intéressées.