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«Si vous tombez malade, cela vous coûtera bien plus cher que le chou que vous n'avez pas jeté.»
Selon Sylvain Charlebois, professeur au laboratoire d'analyse agroalimentaire de l'université Dalhousie, l'accessibilité des aliments est devenue une crise nationale.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
«C'est un phénomène qui touche l'ensemble du pays», a affirmé M. Charlebois, qui a publié une nouvelle étude sur la sécurité alimentaire, dans laquelle 9109 Canadiens ont été interrogés.
«Les résultats révèlent que 58 % d'entre eux sont plus enclins à consommer des aliments dont la date de péremption est dépassée, que ce soit le jour même ou après», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il est dangereux de manger des aliments potentiellement avariés pour économiser de l'argent.
«Prenons l'exemple des protéines animales. Je serais très prudent», a averti M. Charlebois.
La Souls Harbour Rescue Mission, un centre communautaire de Halifax, nourrit chaque jour plus de 600 personnes dans plusieurs lieux de la Nouvelle-Écosse.
Selon Cherry Claxton, directrice des opérations du centre, de nombreuses personnes qui mangent à Souls Harbour prennent souvent des décisions désespérées en ce qui concerne la nourriture qu'elles consomment.
«Si leur choix est de manger une boîte de haricots périmée depuis quatre ans ou d'avoir deux dollars pour en acheter une nouvelle, ce n'est pas une option pour eux», explique Cherry Claxton.
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Albert Kinslow, un habitant de Halifax, consomme régulièrement des aliments qu'il sait dangereux parce qu'il n'a pas d'autre choix.
«C'est à cause de mes maigres finances et de mon incapacité à trouver des aliments abordables», a expliqué M. Kinslow.
L'étude, répartie par tranche d'âge, demandait aux Canadiens s'ils pensaient avoir consommé au cours de l'année écoulée des aliments - dont la date de péremption était dépassée - susceptibles de les rendre malades.
M. Charlebois ajoute qu'en ce qui concerne les dates de péremption et les aliments périmés, de nombreux Canadiens repoussent les limites de la sécurité et adoptent des habitudes alimentaires risquées qui peuvent entraîner des frais médicaux coûteux.
«Si vous tombez malade, cela vous coûtera bien plus cher que le chou que vous n'avez pas jeté», a souligné M. Charlebois.