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L'établissement «examinera la façon dont ses processus peuvent être améliorés».
L'Université Bishop's a tendu la main à sa communauté à la suite d'un reportage de CTV News sur une professeure titulaire qui aurait utilisé des propos dégrandants dans sa classe pendant des années.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Dans une note de service interne envoyée aux étudiants et au personnel et obtenue par CTV News, le directeur et les directeurs adjoints de l'université écrivent : «Nous voulons d'abord reconnaître que de nombreux membres de notre communauté pourraient trouver le contenu du reportage difficile et émotionnellement éprouvant».
Cela fait suite à des allégations formulées par plusieurs étudiants à l'encontre de Cheryl Gosselin, professeure de sociologie, selon lesquelles elle aurait stéréotypé les hommes et les femmes de race noire et utilisé des insultes provocatrices lorsqu'elle parlait de la communauté LGBTQIA2S+.
«Elle a dit l'injure "F"», avait déclaré Marie-May Lamothe, étudiante en sociologie, à CTV News. «Quand elle l'a dit, elle l'a dit plusieurs fois. Elle l'a dit au moins six ou sept fois, et il y a eu un souffle audible dans la salle de classe.»
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Dans sa lettre, l'université souligne que les plaintes «doivent être discutées avec le professeur, le responsable du programme, le doyen ou le médiateur. Les rapports ou les plaintes seront traités de manière confidentielle et feront l'objet d'une enquête équitable».
Néanmoins, Bishop's affirme qu'elle «poursuivra une conversation au Sénat, à partir de sa réunion du 24 janvier, sur les façons de mieux communiquer les ressources et les processus disponibles pour les étudiants».
La lettre précise que l'établissement «examinera également la façon dont nos processus peuvent être améliorés». La lettre poursuit en mentionnant que «les universités sont des lieux d'apprentissage où l'on discute librement et ouvertement de sujets et d'idées parfois difficiles ou stimulantes».
En tant que tels, «les professeurs ont la responsabilité de rechercher la vérité, de faire progresser l'apprentissage et de diffuser les connaissances de manière responsable. Un dialogue ouvert et un débat constructif seront toujours encouragés, dans un environnement sûr et respectueux pour tous».
Dans sa note, l'établissement déplore que ses «processus internes ne soient pas suffisamment connus ou compris, ou qu'ils puissent être perçus comme insuffisants».
Cependant, Aaliyah Wilburn, étudiante en sciences politiques, avait confié à CTV News qu'elle avait demandé à Mme Gosselin d'envisager les répercussions de l'utilisation d'un langage aussi fort.
«Elle m'a essentiellement envoyé promener. Elle m'a dit que j'avais tort et m'a fait sentir stupide d'avoir dit quelque chose», avait-elle raconté.
Mme Wilburn avait expliqué qu'elle a également suivi les étapes nécessaires et a contacté le service de l'université chargé de l'équité, de la diversité et de l'inclusion (EDI).
«J'ai eu l'impression qu'ils essayaient de trouver des raisons et des excuses pour expliquer les propos de Cheryl, alors qu'il n'y a pas de contexte à prendre en compte», avait-elle dit. «Il n'y a pas d'excuse à trouver. Par exemple, vous avez dit ce que vous avez dit ; demandez à vos professeurs de rendre des comptes.»
Malik Kessouagni, étudiant en sociologie, avait dit avoir été témoin des tentatives de l'étudiante Aaliyah Wilburn d'ouvrir une discussion sur le sujet.
«Sa défense [celle de Mme Gosselin] était que ce n'est pas un mot qu'elle utilise quotidiennement», a-t-il déclaré. «À mon avis, que vous l'utilisiez quotidiennement ou non, vous l'avez quand même utilisé. Il s'agit donc toujours d'un problème et vous ne voulez pas vous tenir pour responsable».
À la suite du reportage de CTV News, le ministère de l'Enseignement supérieur du Québec s'est dit choqué par ces allégations.
«Nous sommes en étroite communication avec l'établissement, qui confirme qu'il fait tout ce qui est en son pouvoir pour aller au fond de la situation», a précisé un porte-parole de la ministre Pascale Déry.
En réponse à la demande de commentaires de CTV News, l'Université Bishop's avait dit que «la communication interne à laquelle vous faites référence reflète le fait qu'en tant qu'établissement d'enseignement, nous sommes toujours ouverts à la révision des processus existants afin d'assurer de meilleurs résultats pour les membres de notre communauté».
L'établissement ne pouvait pas commenter des «cas individuels ou des processus en cours».