Début du contenu principal.
Ils travaillaient pour Joriki Beverages Inc., qui détient une usine étant à l'origine d'une éclosion de listériose.
Environ 150 travailleurs d'une entreprise canadienne de fabrication et d'emballage de boissons demandent des réponses après avoir perdu leur emploi sans avertissement.
Les employés en question travaillaient pour Joriki Beverages Inc. ayant un centre de production aux États-Unis et trois autres au Canada, dont une usine à Pickering qui a été à l'origine d'une éclosion de listériose l'été dernier.
Ce texte est une traduction d'un article de CP24/CTV News.
La chaîne de production de ce site était utilisée par le fabricant de laits végétaux Danone, la société mère de Silk. L'usine a été fermée une fois que la source de la maladie, qui a tué trois personnes et en a rendu malades près de deux douzaines d'autres, a été confirmée.
L'entreprise n'a pas licencié ses travailleurs parce qu'elle a déposé son bilan. Un porte-parole de Joriki, établie à Toronto, a indiqué à La Presse canadienne que la majorité des employés de l'entreprise avaient été mis à pied lorsqu'elle a fermé ses deux usines en Ontario, une en Colombie-Britannique et une autre en Pennsylvanie détenue par une filiale.
Les pertes d'emploi résultent du fait que l'entreprise a demandé la protection contre les créanciers en vertu de la loi sur la faillite et l'insolvabilité (Bankruptcy and Insolvency Act). L'entreprise doit plus de 200 millions de dollars à plus de 200 entreprises, dont 775 000$ de prestations et de salaires impayés.
«Veuillez noter que la société n'est pas en faillite et qu'elle s'est prévalue d'une procédure par laquelle une société, avec l'approbation des créanciers et du tribunal, restructure ses affaires financières», peut-on lire dans une lettre envoyée le 3 janvier à ses créanciers par les syndics de faillite agréés Alvarez et Marsal Canada Inc.
Les syndics ajoutent que ces procédures ont été engagées pour «créer un environnement stabilisé et permettre à la société de respirer pendant qu'elle évalue ses alternatives stratégiques».
La consolation est mince pour les dizaines de travailleurs concernés, qui ont affirmé en début de semaine à CTV News Toronto qu'ils avaient bénéficié de leur congé habituel de deux semaines, du 22 décembre au 2 janvier, mais qu'ils avaient reçu un courriel le soir du 31 décembre les informant que leur emploi avait pris fin «à compter de maintenant».
La lettre de licenciement de Joriki Beverages Inc. indique que cette décision intervient dans un contexte de «défis commerciaux importants découlant d'un rappel de produits, y compris une perte d'activité significative et des problèmes de liquidité persistants».
Le porte-parole a déclaré à La Presse canadienne que, comme l'entreprise cherche à se protéger contre ses créanciers, elle n'a pas les finances nécessaires pour maintenir ses activités et ne prévoit pas de rouvrir les usines.
À VOIR AUSSI | Éclosion de rougeole: une couverture vaccinale «qui n'est pas optimale»?
La société «poursuit un processus stratégique pour tenter d'identifier et de conclure une vente de tout ou partie de ses activités, mais aucune transaction n'a été identifiée à ce jour et la société n'a plus accès au financement nécessaire pour poursuivre ses activités et cesse immédiatement ses opérations».
Joriki Beverages Inc. a également informé ses employés que, bien qu'ils recevront tous les salaires gagnés et accumulés ainsi que les congés payés non utilisés, elle n'est «pas en mesure de vous verser quelque paiement que ce soit en rapport avec la cessation de votre emploi, y compris toute indemnité tenant lieu de préavis qui pourrait vous être due».
Un grand nombre de ces employés travaillent dans l'entreprise depuis des années et ne s'attendaient pas à recevoir cette nouvelle. Plusieurs d'entre eux ont protesté contre cette fermeture soudaine lundi devant le siège de l'entreprise, situé au 3431 McNicoll Ave. à Scarborough.
Rajendram Arumugam, qui travaille chez Joriki depuis plus de quatre ans, explique que lui et ses collègues ont rencontré le directeur de l'usine le mois dernier et qu'on leur a assuré que tout allait bien.
«Il nous a dit qu'il ne se passerait rien», a-t-il dit. «L'entreprise est à l'abri depuis janvier. Il y a d'autres contrats à venir pour l'entreprise, donc l'entreprise est en sécurité, ne vous inquiétez pas.»
«Vous nous jetez à la rue comme ça, ce n'est pas normal.»
Stanley Mathew, employé depuis plus de 18 ans, a été choqué par cette nouvelle inattendue.
«J'étais en vacances pour deux semaines, je suis revenu pour prendre mon poste à huit heures et voilà ce qui se passe», a-t-il raconté.
Me Luc Cerda, avocat spécialisé dans le droit du travail et membre du cabinet Samfiru Tumarkin LLP, a soutenu que les travailleurs pouvaient essayer d'obtenir l'argent qui leur était dû, mais que ces fonds n'étaient pas nécessairement garantis.
«Vous avez un droit écrit à l'intégralité de votre indemnité de licenciement. Ce qui est différent, c'est le montant que l'entreprise sera en mesure de rembourser une fois qu'elle se sera affranchie de la protection contre les créanciers», a-t-il expliqué.
Joriki, Danone et Walmart Canada ont également été cités dans un recours collectif lancé au Québec à la suite de l'épidémie de listériose. Cette action n'a pas encore été certifiée par un juge.
CP24 a essayé de contacter l'entreprise pour obtenir des commentaires, mais sans retour.
Avec les informations de Rahim Ladhani, de CTV News Toronto.