Début du contenu principal.
La saison froide a été particulièrement éprouvante pour ces insectes pollinisateurs, alors que les pertes dans les colonies d'abeilles ont atteint 60% cette année, du jamais vu dans la province.
Face à une «mortalité exceptionnellement élevée» des colonies d’abeilles cet hiver, les Apiculteurs et Apicultrices du Québec (AADQ) et l'Union des producteurs agricoles (UPA) réclament «dès maintenant» à Ottawa et Québec une aide d'urgence de 12 millions pour relancer et moderniser le secteur apicole.
À lire également - Quels types de pollen provoquent vos allergies
La saison froide a été particulièrement éprouvante pour ces insectes pollinisateurs, alors que les pertes dans les colonies d'abeilles ont atteint 60% cette année, du jamais vu dans la province.
En comparaison, la mortalité hivernale chez les abeilles (qui est un phénomène d'ordre naturel) a atteint en moyenne 21% au Québec lors des cinq dernières années.
«La situation est critique non seulement pour le secteur apicole, mais aussi pour d'autres types de production qui s'appuient sur la pollinisation pour réussir leur saison», a fait savoir le président général de l'UPA, Martin Caron. La surmortalité des abeilles affecte plusieurs autres types de productions qui dépendent en partie de leurs butinages. Ainsi, «la culture des arbres fruitiers, des petits fruits (bleuets, fraises, framboises, canneberges, etc.), des pommes, du canola et des courges est en effet difficile ou impossible, selon le cas, sans pollinisateurs», souligne-t-on.
Les organisations réclament également une aide à la pour contrer «l’inefficacité grandissante des produits utilisés pour combattre les parasites», indique-t-on. Le parasite Varroa destructor, qui s’attaque aux colonies d’abeilles, gagne de plus en plus de terrain en raison de l’inefficacité des produits utilisés pour combattre ce dernier. «La pérennité du secteur apicole et de ceux qui en dépendent est en jeu», affirme le président des AADQ, Raphaël Vacher.
Ce parasite, qui est arrivé au Québec dans les années 90, évolue dans des conditions «parfaites» pour proliférer en raison des écarts de température l'hiver et des périodes chaudes plus longues. Une fois la colonie infesté, le Varroa se reproduit de manière exponentielle. «À la fin de la saison, la population de varroa atteint un sommet, alors que celle des abeilles décline. C’est à ce moment que les effets du parasite sur la colonie se font sentir», soutient le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
Dans une note transmise plus tôt en avril, le MAPAQ a signalé que l’efficacité des traitements mis en place par les apiculteurs la saison dernière contre le Varroa destructor semble avoir été très variable et parfois insatisfaisante. Les autorités qualifient de préoccupantes les mortalités hivernales rapportées récemment par plusieurs entreprises apicoles. Deux autres traitements sont utilisés Europe mais ne sont pas accessibles au Canada.
Le ministre de l'Agriculture, André Lamontagne, s'est dit «très préoccupé» par la situation, dans un courriel envoyé à la Presse canadienne. Il a laissé la porte ouverte à une aide supplémentaire par le biais des programmes existants. «Je continue de suivre la situation de près. L'enquête sur la mortalité des ruches se poursuit et nous agirons à la suite des constats qui en découleront.»
Il n'a pas été possible d'avoir une réaction immédiate de son homologue fédérale, Marie-Claude Bibeau.
Certaines initiatives ont été créées pour venir en aide aux abeilles, notamment, le «Défi pissenlits», qui a pour but de sensibiliser la population à l’apport vital des insectes pollinisateurs. Les pissenlits, qui sont les premières fleurs à éclore au printemps, représentent une source de pollen et de nectar importante pour la survie des insectes pollinisateurs après la période hivernale.
Avec des informations de Stéphane Rolland de la Presse canadienne