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La FAE poursuit la grève, et déposera une contre-offre «dans les meilleurs délais».
À partir de l'Assemblée nationale à Québec, François Legault a demandé aux membres de la Fédération autonome de l’Enseignement (FAE) de cesser leur grève générale illimitée vendredi matin, pour le bien de nos enfants. La FAE refuse, poursuit le débrayage et prépare une contre-offre.
Dans le cadre de ce point de presse, les représentants de quelque 66 000 enseignants de plusieurs régions du Québec, incluant Montréal, doivent également faire le point sur l’avancée des travaux de négociation.
«Ce qui se passe actuellement, c'est mauvais pour nos enfants», a lancé le premier ministre en mêlée de presse à l'Assemblée nationale. La FAE trouve qu'il s'agit là de «chantage émotif».
Voyez le compte-rendu de Simon Bourassa dans la vidéo liée à l'article.
«Ce qui fait mal à l'école publique, c'est la détérioration du système qui s'est exacerbée depuis que vous êtes au pouvoir», a réagi la FAE sur les réseaux sociaux.
M. Legault, les profs de la FAE rejettent le chantage émotif. Ce qui fait mal à l'école publique, c'est la détérioration du système qui s'est exacerbée depuis que vous êtes au pouvoir.@francoislegault #NÉGO2023 #PolQC pic.twitter.com/hVQwfzhRUo
— FAE (@la_FAE) December 1, 2023
Le premier ministre n'envisage pas de forcer le retour des profs à l'aide d'une loi spéciale, préférant plutôt les implorer de «penser aux enfants».
«On doit arrêter cette grève, ça va nuire à la réussite de nos enfants. Il y a eu déjà la pandémie, donc il fait arrêter ça, là, s'il vous plait.»
La FAE est en grève générale illimitée depuis le 23 novembre dernier.
À la suite de ses délibérations, la FAE a tenu un point de presse en fin de soirée pour annoncer ses intentions de renvoyer une contre-offre au gouvernement «dans les meilleurs délais».
Les délégués disent avoir «analysé rigoureusement» l’offre de Conseil du trésor qui avait été déposée le 28 novembre.
«Les personnes déléguées provenant des neuf syndicats affiliés à la FAE ont jugé que la proposition du gouvernement ne permet pas de suspendre la grève générale illimitée», peut-on lire dans le communiqué de presse.
De son côté, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, dit être «déçu[e]» de cette tournure de situation, mais promet de «poursuivre [les] efforts».
Négos/FAE: Nous sommes conscients des impacts de la grève pour les élèves et évidemment déçus, mais nous nous sommes engagés à signer des ententes au bénéfice des élèves et du personnel, alors nous allons poursuivre nos efforts pour y arriver le plus rapidement possible.
— Sonia LeBel (@slebel19) December 2, 2023
Dans un commentaire sur sa propre publication, Mme LeBel ajoute que «les échanges se poursuivront à la table de négociations dans les prochains jours.»
Outre la FAE, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui représente 95 000 autres enseignants des niveaux primaire et secondaire et fait partie du front commun, est censée débrayer du 8 au 14 décembre prochain.
«Les négociations sont en cours et c'est aux tables que ça se passe. Ces déclarations du premier ministre n'aident en rien», a déploré la CSQ sur les réseaux sociaux, vendredi midi.
En entrevue, la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, en a rajouté. Elle a qualifié les propos de M. Legault de «très nuisibles», «maladroits», «irrespectueux» et de «vraie farce».
«Si tel était le cas, pourquoi depuis deux semaines il n'y a pas de négociations à nos tables? Si la grève fait mal présentement, pourquoi le gouvernement ne vient pas s'asseoir à la table? À quoi joue le gouvernement, à reprendre l'image publique?» a-t-elle demandé.
Vendredi, M. Legault a également interpellé les infirmières pour leur demander plus de «flexibilité».
Il a donné l'exemple des primes que le gouvernement souhaite octroyer à des infirmières «à certains endroits, parce qu'il nous en manque».
«Les syndicats, ce qu'ils nous disent, c'est: "Non, si vous donnez des primes, il faut les donner mur à mur, même aux infirmières dans les endroits où on n'a pas de problème de recrutement". Ça n'a pas de bon sens. Il faut revenir à l'ABC de la bonne gestion», a-t-il insisté.
Avec de l'information de Benoit Chevalier et d'Alex Sauro pour Noovo Info.