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Mais pour la plupart d'entre eux, l'enjeu est bien plus important que les salaires.
Lorsque les enseignants affiliés au syndicat FAE ont lancé leur grève générale illimitée au début du mois, ils l'ont fait sans avoir constitué de fonds de grève au fil des ans.
Suite à la décision des membres de la base de réduire les cotisations syndicales, cela signifie qu'il n'y a plus d'argent pour payer les factures.
Des enseignants comme Marie-Ann, qui a demandé à ce que son nom réel ne soit pas divulgué, se retrouvent soudain sans revenus.
Mère célibataire, elle estimait n'avoir que peu d'options.
«J'ai commencé à chercher la semaine dernière. J'ai postulé chez Canadian Tire, Home Depot, je cherchais juste un emploi.»
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Mais au salaire minimum et avec un enfant à la maison, elle a préféré se joindre aux nombreux enseignants québécois qui offrent des services de tutorat privé.
Elle a trouvé quelques clients et dit travailler environ 16 heures par semaine. Elle estime qu'elle empêche au moins les enfants de prendre du retard pendant que les cours sont suspendus.
Marie-Ann et d'autres enseignants ne souhaitent pas être identifiés, car certains militants syndicaux estiment qu'ils devraient s'abstenir de donner des cours particuliers ou d'exercer d'autres activités pour se concentrer sur la grève.
Mais comme elle le fait remarquer, les piquets de grève ne paient pas les factures, même pour les grévistes les plus dévoués.
«Je sais que beaucoup de mes collègues sont des couples dont les deux membres sont enseignants, qu'ils sont donc concernés et qu'ils ressentent vraiment les difficultés. Les mères célibataires comme moi ou les pères célibataires ont tout simplement besoin de ce revenu», a-t-elle déclaré.
Outre le soutien scolaire, Marie-Ann dit qu'elle peut aussi effectuer des travaux de rénovation de base.
Il existe d'autres options: les enseignants peuvent liquider leurs économies ou reprendre leur travail et accepter l'offre du gouvernement.
Mais pour la plupart d'entre eux, l'enjeu est bien plus important que les salaires.
«J'avais deux enfants autistes dans ma classe [...] Je n'avais même pas un assistant à temps plein dans ma classe, alors il devient très difficile d'enseigner», a déclaré Marie-Ann.
C'est pourquoi elle et nombre de ses collègues estiment que le pari de la grève vaut le sacrifice s'il se traduit par une meilleure éducation pour tous.