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L'appui de la population aux revendications salariales du front commun du secteur public ne semble pas faiblir, selon deux sondages menés avant et après la dernière séquence de grève.
L'appui de la population aux revendications salariales du front commun du secteur public ne semble pas faiblir, selon deux sondages menés avant et après la dernière séquence de grève.
Ainsi, un sondage Léger réalisé du 24 au 27 novembre pour le front commun, donc après les trois dernières journées de grève du front commun, laisse même voir une légère augmentation de l'appui à sa revendication salariale.
La question posée est explicite: «sachant que le gouvernement du Québec offre 10,3 % d'augmentation salariale sur 5 ans et que le front commun intersyndical demande 20 % sur 3 ans, appuyez-vous davantage la position du gouvernement ou appuyez-vous davantage la position du front commun intersyndical?»
Lors du sondage du 3 au 6 novembre, 47 % des personnes interrogées avaient répondu à cette question en disant appuyer davantage la revendication salariale du front commun et 28 % l'offre du gouvernement (réponses «totalement» et «plutôt» réunies).
Or, le plus récent sondage posant la même question, mené du 24 au 27 novembre, donc dès après les trois dernières journées de grève du front commun, laisse voir que 53 % des personnes interrogées appuyaient la revendication du front commun et 26 % l'offre du gouvernement.
L'appui à la revendication salariale du front commun a donc légèrement grimpé de 6 points de pourcentage entre les deux sondages, alors que l'appui à l'offre du gouvernement est passé de 28 à 26 %.
«On n'est pas surpris de l'augmentation, parce qu'on le constate, dans les entrevues qu'on fait, dans les discussions qu'on a avec la population en général, quand on est capable de bien communiquer la détresse que nos gens vivent et justifier nos demandes, c'est ça que la population comprend: c'est que c'est justifié, les demandes, et aussi le fait de vouloir protéger nos réseaux publics. C'est dans ça que la population s'inscrit. C'est ce qu'on comprend de ce sondage-là», a commenté en entrevue vendredi Robert Comeau, président de l'APTS.
L'appui à la revendication salariale du front commun est plus élevé chez les plus jeunes; elle l'est moins chez les gens de 55 ans et plus. Les gens de 18 à 34 ans appuient à 62 % la revendication salariale du front commun; les gens de 35 à 54 ans à 56 % et les gens de 55 ans et plus à 46 %.
Le président de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) croit aussi que la stratégie adoptée par le front commun a eu de l'influence sur cet appui du public.
Le front commun a en effet choisi de ne pas faire de grève illimitée d'emblée. Il a débrayé d'abord une journée, puis trois journées. Il a récemment annoncé sept jours de grève du 8 au 14 décembre.
«On ajuste notre stratégie. Partir pour nous, à ce moment-ci, avec une grève générale illimitée, ce n'est pas collé avec ce qui se passe à la table. On veut que nos gens aient des moyens de pression équivalents à ce qui se passe réellement aux tables.» Avec la stratégie adoptée d'une gradation de la grève, «la pression se maintient, tout en ayant des effets minimaux sur la population», a expliqué M. Comeau.
Le sondage a été mené en ligne. S'il s'était agi d'un sondage téléphonique, la marge d'erreur serait de 3,1 %, 19 fois sur 20.