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Les trois plus grandes centrales syndicales demandent une rencontre avec le premier ministre François Legault concernant le projet de loi qui limite le droit de grève.
Au cours d'une conférence de presse commune, jeudi, à Montréal, les présidents de la CSQ, Éric Gingras, de la CSN, Caroline Senneville, et de la FTQ, Magali Picard, ont une fois de plus dénoncé le projet de loi du ministre du Travail, Jean Boulet, qui permet d'imposer l'arbitrage pour déterminer le contenu d'une convention collective, pour mettre fin à un conflit de travail, dans certains cas.
Le projet de loi permet aussi que des «services minimums», et non plus des «services essentiels», soient maintenus, durant une grève ou un lock-out, pour assurer le «bien-être de la population» et éviter que soit affectée, «de façon disproportionnée, la sécurité sociale, économique ou environnementale» de la population.
Les consultations particulières sur ce projet de loi sont terminées, mais la colère des syndiqués ne s'essouffle pas, ont rapporté les trois présidents. Les trois centrales représentent ensemble plus de 1 100 000 membres.
«Ce qu'on dit au premier ministre, là, c'est: vous avez le choix de nous prendre comme partenaires, ou sinon, vous nous poussez comme adversaires», a résumé Caroline Senneville, de la CSN.
Du même souffle, les trois se sont dits ouverts à discuter avec Québec des problèmes qui ont pu se présenter avec certains conflits de travail.
«On ne nous a même pas présenté le problème ou les problèmes. Puis on nous a présenté une solution 'cannée' d'avance. Première chose qu'on doit faire, et on interpelle encore le ministre du Travail et le premier ministre là-dessus: c'est quoi les problèmes? On va les regarder ensemble. Et, comme ça s'est souvent fait, et ça va continuer à se faire, on est capable de s'entendre», a lancé Éric Gingras, de la CSQ.
Les trois ont déjà prévenu qu'ils allaient contester le projet de loi devant les tribunaux, s'il est adopté tel quel, dans le contexte où l'arrêt Saskatchewan, de la Cour suprême du Canada, a statué en 2015 que le droit de grève bénéficiait d'une protection constitutionnelle.
Les trois avertissent aussi que les ministres concernés doivent s'attendre à des manifestations, lors de leurs déplacements.
«Il n'y en a pas de Chambre de commerce du monde ordinaire, puis des travailleurs, travailleuses. Encore en 2025, la façon pour notre monde de se faire entendre, c'est de prendre la rue. C'est certain qu'il y aura des moyens de pression, qu'il y aura des comités d'accueil un peu partout. Je réitère que ça se fera de façon responsable, ordonnée, que ça se fera de façon coordonnée, intelligente. Mais c'est sûr que ce projet de loi-là ne passe pas», s'est exclamée Magali Picard, de la FTQ.